Musique - Blue Öyster Cult - Istres 2008
C’est à Istres que le Blue Öyster Cult se pose pour sa deuxième date française. En fait de Istres, c’est plus précisément à Rassuen, petit lieu-dit voisin d’Istres, qu’aura lieu le concert dans la salle dénommée L’Usine.
Les hôtels ne sont pas légion dans le coin et nous aurons la surprise de voir un joli TourBus sur le parking du notre. Mais nous ne verrons, hélas, que les roadies et techniciens du groupe. Le début du concert est fixé à 21h et nous nous rendons à pied à la salle qui se trouve à 20 minutes à pied. Le mistral souffle à décorner un taureau camarguais. La nuit tombe, la pleine lune éclaire les champs alentours et la petite troupe de fans du Cult qui attend en se regroupant devant la petite entrée de la salle. La technique des pingouins en antarctique fonctionne diablement bien. 20h35 et nous rentrons enfin pour découvrir que……Il n’y a pas de merchandising. La salle est deux fois plus petite que la Rockhal au Luxembourg mais au moins elle sera remplie aux deux tiers. Le public est constitué en majorité de quarante et cinquantenaires mais il y a également quelques ados et jeunes adultes. Quelques bikers viennent aussi compléter cette foule bon enfant et calme, mais connaisseuse à en croire les conversations.
Venons en tout de suite au point négatif de la soirée : la première partie. C’est un jeune guitariste prodige nommé Nawfel qui avait fait parler de lui il y a 8 ans en étant invité par notre Johnny national alors qu’il n’avait que 14 ans. Mais comme tous les prodiges, le coté extraordinaire à 14 ans disparaît totalement avec l’age. Il s’est mis au clavier, il assure à la guitare mais le problème n’est pas là. Visuellement, il n’a absolument aucun charisme et malheureusement ça ne s’achète pas. La setlist est totalement instrumentale et si à la guitare, il se défend, la balance est mauvaise car on n’entend plus la section rythmique, constituée d’une basse et d’une petite batterie, simplement posée devant celle du B.O.C. Les parties claviers sont stridentes, saturées et inintéressantes. Nous nous replions poliment vers le bar pour attendre la fin de tout cela et au fur et à mesure le public migre lui aussi dans cette annexe de la salle. Il aura quand même droit à des applaudissements mais je lui conseillerai de mettre ses talents au service d’un groupe et d’un frontman plus charismatique.
Ceux qui pensent qu’il s’agit du B.O.C d’origine en sont évidemment pour leurs frais mais ce n’est pas une raison pour bouder notre plaisir puisqu’il subsiste Eric Bloom et « Buck » Dharma, auxquels s’ajoutent Rudy Sarzo à la basse, Richie Castellano aux claviers et guitare ainsi que Jules Radino à la batterie. Nous verrons bien vite que nous ne perdons pas au change. Le groupe arrive après une courte annonce, sans esbrouffe, avec des lumières arrivant lentement. Nous découvrons donc Eric et Buck au centre, avec quelques années de plus que dans le dernier DVD en date, Rudy sur la droite de la scène et Richie sur la gauche. Ah, ce Rudy, quel bassiste ! Il bouge sur toute la scène, discute avec ses compères, est souriant tout en jouant avec virtuosité de sa basse rouge sang. La set list du concert est différente cette fois des concerts précédents.
- Summer of Love
- OD’d On Life Itself
- Burnin’ For You
- The Red & The Black
- Shooting Shark
- Unknown Tongue
- Perfect Water
- Me262
- Black Blade
- I Love The Night
- Buck’s Boogie
- Last Days Of May
- Godzilla
- (Don’t Fear) The Reaper
- Hot Rails To Hell
On pourrait reprocher de ne pas attaquer sur un gros hit mais immédiatement c’est l’efficacité du groupe qui fait mouche. Un son équilibré et pur, des voix bien posées même si avec moins d’amplitudes, et évidemment le jeu classieux de Buck avec sa fameuse guitare blanche sans tête. Si il n’en impose pas par la taille, Buck Dharma en impose par son talent, très à l’aise au chant sur les morceaux plus lents et la jouant tout en feeling dans les solos avec une facilité déconcertante. Bonne surprise avec « Burnin’ for you » que certains n’espéraient pas ce soir. Bonne surprise aussi avec l’efficacité de Richie à la troisième guitare ou aux claviers. Il n’a peut être pas le feeling des deux autres mais il fait bien son job.
Malheureusement, la batterie va connaître de petits problèmes techniques, ne génant que peu le son des morceaux mais obligeant le groupe à changer sa setlist. Car Eric est soucieux du rendu et de la perception de la musique par TOUTE la salle. Leader avec Buck, il ne se met pas en avant et la joue collectif. Il n’hésite pas à blaguer avec Rudy sur le livre de ce dernier et ils feront un clin d’œil à Whitesnake, Ozzy **ou Quiet Riot** avant le solo de basse. La tête d’ampli d’Eric connaîtra ensuite des problèmes qui l’obligera à laisser sa guitare pour les claviers. Les techniciens s’affairent dans l’ombre mais les titres s’enchainent sans fausses notes. Ou alors à peine le début de Godzilla qui est victime d’un grésillement. Après 1h45 de concert, le groupe salue la foule après un magnifique Don’t Fear the Ripper, toujours aussi efficace après toutes ces années. Nous aurons eu droit à un échantillon restreint de ce que le groupe a pu faire durant une carrière commencée à la fin des années 60. Il aurait fallu le double de temps pour pouvoir satisfaire tout le monde.
Le rappel donnera l’occasion à Richie Castellano de montrer qu’il peut aussi être efficace au chant. Un unique titre pour leur dire au revoir car c’est avec plaisir que nous viendrons les revoir en 2009. La pleine lune et les étoiles éclairent notre retour à notre hôtel, mais nous avons encore les titres de cette soirée plein la tête.