L’Australie a donné au Rock quelques groupes majeurs. Midnight Oil fait partie de ceux là. La personnalité du groupe tient pour beaucoup à celle du chanteur Peter Garrett, fervent militant écologiste reconverti dans la politique. Le groupe a été un des premiers à prendre ce thème dans ces chansons dans les années 80 et 90. Blue Sky Mining n’est pas l’album de la consécration mais a confirmé le talent du groupe à parler des problèmes de son époque tout en restant musicalement divertissant.

Midnight Oil a été créé en 1976 par Rob Hirst, Martin Rotsey, Jim Moginie, Andrew “Bear” James et enfin Peter Garrett au chant. Leur message est déjà revendicatif sur l’écologie et le problème des aborigènes. Le groupe est dans un style progressif et se trouve obligé de créer son propre label à cause de ses textes dérangeants. En 1982, l’album 10,9,8,7,6,5,4,3,2,1 les fait véritablement connaître en Australie et un peu en Europe. Parallèlement, l’engagement politique se manifeste par la candidature de Peter Garrett au sénat, sans succès alors. En 1984, ils enregistrent à Tokyo Red Sails in the sunset et en 1986 c’est le fameux Diesel ans Dust qui les fait enfin connaître internationalement. Le style n’est plus le même, oubliant la complexité du progressif pour des mélodies plus simples et accrocheuses. Le groupe marque aussi par la voix de son chanteur, grave au phrasé atypique, tout autant que par son physique de géant chauve. Certains regretteront ce virage musical mais le succès ne se démentira pas et Blue Sky Mining va le confirmer avec brio.

L’album commence par sa désormais fameuse intro en arpège du titre du même nom. Relayée par un son d’orgue, l’harmonica de Garett et le son de la caisse claire bien claquant, l’intro laisse place à un morceau catchy avec les chœurs caractéristiques du groupe dans cette période. “Stars of Warburton” est un morceau mid-tempo au refrain tout en chœurs qui reste bien en tête. “Bedlam Bridge” avec son intro toute en distorsions, est plus sombre. Il est plus marquant par son texte, son rythme plus lent et la voix grave et posée d’un Peter Garrett tout en sobriété. Le rythme se ré accélère avec le très rock “Forgotten Years” à la batterie très binaire, les gimmicks de guitare en arpège agrémentant ce magnifique morceau. “Mountains of Burma” est un single plus difficile d’accès avec ses nombreux effets sur la voix de Peter, ses nappes de violons et encore très axé sur le texte. Et pourtant la sauce prend magnifiquement bien. “King of the mountain” voit Peter chanter plus dans les aigus sur un morceau très rythmé et plus positif. Mais le groupe reste toujours inspiré par les problèmes de pollution, la déforestation, comme dans ce “River runs red”. “Shakers and Movers” plus pop montre aussi un Peter Garrett au chant plus mélodieux que d’ordinaire. “One Country”, morceau presque folk au début, commence sur un ton doux et désenchanté pour monter en puissance et utilise une deuxième voix pour devenir un hymne particulièrement prenant. L’album se termine par un “Antartica” dont le piano se perd dans l’infini de cette Terre harcelée par l’Homme que décrit l’album.

Blue Sky Mining confirmera le succès du précédent album et permet au groupe de continuer sur sa lancée. Un Live vient démontrer toute l’énergie du groupe sur scène en 1992. Et l’album studio suivant, Earth, Sun and Moon, s’il reste un succès, marque quand même le pas. Les albums suivant se perdent trop dans les styles en vogue à l’époque et déçoivent. Peter Garrett est peut être aussi plus intéressé par une carrière politique qui décolle enfin. Le groupe se rappelle à nos bons souvenirs lors des jeux olympiques de Sidney. Et en 2002, le groupe clôt une carrière très riche. Peter Garrett accède au poste de ministre de l’environnement en 2007.

En vidéo :

Membres : Rob Hirst, Martin Rotsey, Jim Moginie, Andrew “Bear” James, Peter Garrett

1. Blue Sky Mine
2. Stars Of Warburton
3. Bedlam Bridge
4. Forgotten Years
5. Mountains Of Burma
6. King Of The Mountain
7. River Runs Red
8. Shakers & Movers
9. One Country
10. Antarctica