Musique - Queen + Paul Rodgers - The Cosmos Rocks (2008)
Parfois des groupes se constituent à partir de « morceaux » d’autres grands groupe. Nous avions eu Audioslave et maintenant c’est Queen+Paul Rodgers. Mais est ce que le résultat est à la hauteur de la réputation des membres ? Comment faut il voir cet album ?
C’est en 2005 que cette « dream team » se forme. Le groupe est constitué pour moitié par les membres de Queen, Brian May et Roger Taylor, respectivement à la guitare et à la batterie, et du chanteur Paul Rodgers qui a commencé dans les années 70 avec les groupes Free **et **Bad Company. John Deacon ayant décidé qu’il n’y aura pas de Queen sans Freddie Mercury, le bassiste du groupe est complété d’un bassiste pour la tournée mais c’est bien Brian et Paul qui ont enregistré les lignes de basse sur l’album. Le groupe a commencé par se roder sur une tournée en 2005-2006 avant de trouver la bonne alchimie pour enregistrer un premier album ensemble. Mais les trois compères se connaissent depuis longtemps.
Lors de la tournée, les fans de Queen n’ont pas apprécié les réinterprétations de Paul Rodgers, sa voix étant très différente de celle de Freddie Mercury. Alors nous nous doutions bien que ce premier album n’essaierait pas de faire du Queen mais bien un mélange des deux styles. Paul Rodgers apporte un coté bluesy et rock’n roll que Queen n’abordait guère auparavant. Et puis il faut rappeler que les morceaux de Queen étaient majoritairement composés par la paire May-Mercury. Et l’un ne pouvait fonctionner correctement sans l’autre comme l’ont démontrés les albums solos de chacun, bien moyens. Il faut donc prendre cet opus comme celui d’un nouveau groupe, qui aurait peut-être mérité un nouveau nom que Queen+Paul Rodgers. The Cosmos Rocks commence sur les chapeaux de roue avec un morceau de Hard Rock’n Roll qui convient parfaitement à Paul Rodgers mais qui ne touchera guère le fan de Queen. La messe est dite : Cet album ne singera pas Queen.
Mais le titre, après plusieurs écoutes, se révèle assez efficace et devrait bien fonctionner sur scène avec son style très emprunté à Chuck Berry. De même pour Time to Shine qui sort du style Paul Rodgers. On ne peut pas en dire autant, hélas, de Still Burnin’ dont le refrain en chœur imite trop le style Queen alors que le morceau est plus typique de Paul Rodgers. Small est un morceau acoustique très banal tandis que Warboys fait plus penser aux créations de Roger Taylor. We Believe n’aurait pas dépareillé sur l’album solo de Brian May avec un coté mélodique plus poussé qui en fait un des morceaux les plus intéressant de l’album. Call Me avec ses répétitions est beaucoup plus bluesy mais parvient à donner envie de reprendre le petit refrain simpliste. Nous restons dans la veine bluesy avec Voodoo dont l’intro de guitare solo aurait pu être jouée par un bluesman mais n’atteint pas les classiques du genre. Some things that glitter est peu inspiré dans les couplets au piano et ce n’est pas le traitement sonore du solo de Brian May au son typique des premiers albums de Queen, qui va rattraper le morceau. C’est C-Lebrity qui a été choisi comme single, certainement à cause de son riff puissant et de son thème très en vogue. Dommage que le refrain en chœur tombe un peu trop comme un cheveu sur la soupe. Si la recette fonctionnait avec d’autres morceaux de Queen, cela prend moins ici. Alors autant revenir à un morceau de blues rock comme Through the night où Paul Rodgers peut faire jouer la corde sensible. Say it’s not true est l’autre single de l’album, créé pour l’association de Nelson Mandela contre le Sida. Un morceau lent et tout en émotion qui fait son petit effet.
Et il est bon de terminer avec Surf ‘s up…school’s out ! qui a le bonheur de sortir du style des membres du groupe avec des riffs puissants, des breaks rythmique, même si subsistent les chœurs « queeniens » et le rock’n roll de Rodgers. Et ce morceau fera taire ceux qui croyaient que Queen et Hard Rock font 2 !
Au final, si l’album n’est pas mauvais (meilleur que Made in Heaven), il ne parvient pas réellement à décoller. Il prend le risque de décevoir les puristes de Queen en laissant plus de place à Paul Rodgers et c’est tant mieux car il ne remplace pas Freddie Mercury. Il manque juste des titres plus fédérateurs et accrocheurs, à l’image de Surf’s up ou We believe ou même Cosmos Rockin’ qui si il reste classique, met bien la pèche.
A en croire les vidéos des concerts en Russie et Ukraine, le groupe a en tout cas trouver le bon réglage sur scène, reprenant évidemment de nombreux classiques de Queen mais intégrant ces nouveaux titres sans choquer tant que cela. Car l’essentiel est là : ils prennent du plaisir à jouer et créer ensemble dans ce nouveau groupe.
Membres : Brian May, Paul Rodgers, Roger Taylor
1- Cosmos Rockin’ 2- Time To Shine 3- Still Burnin’ 4- Small 5- Warboys 6- We Believe 7- Call Me 8- Voodoo 9- Some Things That Glitter 10- C-lebrity 11- Through The Night 12- Say It’s Not True 13 Surf’s Up…School’s Out ! 14- small reprise