Musique - AC/DC + The Answer - Paris 2009
Hier soir, les cloches de l’enfer ont sonné et le Rock’n Roll Train australien s’est arrété à Bercy. Dans un POPB archi comble, le quintet de hard nous a démontré, une fois de plus, que le temps n’avait pas de prise sur eux, ou si peu….
Ah qu’il fut difficile déjà d’avoir des places pour cette première date dans la capitale, tout étant parti en moins d’une heure. Dans la salle, des passionnés de hard, métal ou rock venus fêter ça à grand coup de bière, mais aussi des familles, des couples de tous ages, avec une moyenne entre 30 et 40 ans tout de même.
AC/DC étant un des rares groupes de hard pouvant passer sur de grands médias, les titres ont le mérite d’être un peu plus connus et pouvaient donc être repris par le plus grand nombre. Le groupe qui ouvrait pour eux, n’a hélas pas cette chance. Les irlandais de The Answer sont donc arrivés avec quelques sifflets, rappelant le concert de Maiden de l’année dernière, de sinistre mémoire pour Avenged sevenfold. Mais les sifflets se sont tus car nos amis de Belfast pratiquent un rock bluesy qui colle bien à ce que fait AC/DC. Le chanteur, Cormac Neeson a du charisme avec sa longue chevelure bouclée lui recouvrant en partie le visage, au grand dam de ces demoiselles… On pense évidemment à des groupes du genre comme les Black Crowes ou encore Silvertide mais il manque un soupçon d’originalité dans les morceaux pour faire la différence. Il y a évidemment Under The Sky leur gros succès du premier album pour terminer leur set list. En tout cas, ils ont réussi à captiver l’attention et donner envie d’écouter leur nouvel album.
Le speaker annonce une vingtaine de minutes d’entracte (sic), le temps de vider les excès de houblon et de voir la salle finir de se garnir. Devant nous, un petit garçon de 8 ans accompagné de son papa pour son premier concert. La relève est assurée, à le voir battre la mesure, faire de la air-guitar, etc… Les plus imbibés de nos voisins sont là pour faire la fête et c’est bien ce que distille la musique des frères Young depuis plus de 30 ans. Heureusement que nos compatriotes ne comprennent pas les paroles graveleuses des hits. Le concert commence d’ailleurs sur une note osée avec un dessin animé où le petit démon Angus se fait mater par une armée de jeunes femmes envahissant le….rock’n roll train. Dans un tonnerre d’applaudissements et de pyrotechnie, le groupe fait discrètement son entrée pour prendre place sur la scène : Phil Rudd à la batterie un peu enfermé au centre et de chaque coté, Cliff Williams le bassiste et Malcolm Young guitariste, laissant la place aux deux solistes du groupe : Angus Young à la guitare parcourant la scène de droite à gauche avec Brian Johnson au chant. La setlist a le courage d’intégrer 5 morceaux du dernier album, Black Ice, et l’on pourra regretter que certains hits soient aux abonnés absents pour laisser la place à des titres manquant d’allant. La voix de Brian tient le coup sur cette début de concert et Angus tient la grande forme. Le public est aux anges, la fosse remue sérieusement et les tribunes sont debout. Les bras se lèvent en rythme, cela chante un peu sur les refrains, bref, il y a quand même de l’ambiance.
Set List :
- Rock N’ Roll Train
- Hell Ain’t A Bad Place To Be
- Back In Black
- Big Jack
- Dirty Deeds Done Dirt Cheap
- Shot Down in Flames
- Thunderstruck
- Black Ice
- The Jack
- Hells Bells
- Shoot To Thrill
- War Machine
- Anything Goes
- You Shook Me All Night Long
- T.N.T.
- Whole Lotta Rosie
- Let There Be Rock
- Highway To Hell
- For Those About To Rock (We Salute You)
Mais le tableau ne peut pas être parfait, et je dirais même tant mieux….Car nos quinquagénaires australiens ne sont pas des surhommes. Ainsi Thunderstruck a été plutôt au ralenti après les 10 premières secondes d’intro. Il faut pouvoir tenir le rythme sur ce riff. Passons aussi sur les baisses de formes de Brian sur quelques titres dont le très décallé, mais réussi, Anything Goes. Mais si il y en a un qui assure le spectacle, c’est bien Angus. Par contre, plus de fesses à l’air dans son traditionnel strip-tease : il porte un boxer AC/DC sous son uniforme d’écolier. Mais il est partout, sautant, grimaçant, courant, se roulant par terre et tout cela en continuant à assurer des solos dantesques. Ah on s’en souvient de sa prestation sur Let There Be Rock ! Il est à tournoyer sur un cercle en bout de l’avancée de scène, à se laisser glisser sur le sol, à monter au dessus de la batterie de Phil….Quel final avant les deux reprises. Mais quel dommage justement que le groupe ne parle pas entre les morceaux, préférant des pauses silencieuses dans l’ombre. Cela casse le rythme d’un concert qui n’en manque pourtant pas. 2 heures plus tard, ils nous saluent avec un For those about to rock, we salute you, mais nous aurions bien aimé les voir tous debout face à nous pour un dernier au revoir.
La « war machine » AC/DC n’a pas rouillé et est en route pour faire encore une fois le tour du monde. Il était décidément bien agréable de les entendre dans une salle à taille presque humaine, comme Bercy. Car si le son avait tendance à grésiller sur la fin, il sera plus difficile d’en prendre plein la tronche dans les grands stades qu’ils envahiront l’été venu.
Petite dédicace à 2 niçois bien sympas que nous avons rejoint.