Musique - Morcheeba - Fragments of Freedom (2000)
Dans les groupes emblématiques du Trip-Hop, il y en a un à part : Morcheeba. Tout en restant ancrés dans ce genre, ils ont su s’en éloigner avec leur style lent et empreint de douceur. Fragments of Freedom en est l’illustration.
Le groupe est créé au milieu des années 90 à Londres, par les frères Paul et Ross Godfrey qui rencontrent la chanteuse Skye Edwards. La signification du nom du groupe serait « More Cheeba », c’est-à-dire « Plus d’herbe ». Leur premier album, Who can you trust ? s’inscrit dans le genre Trip Hop en vogue à l’époque avec la scène de Bristol. Ils suivent ainsi les pionniers du genre que sont Massive Attack et Portishead, avec un style plus lent, dit Downtempo. Succès d’estime pour ce premier album qui amène surtout à un second, Big Calm. Le style s’affirme et la voix de Skye Edwards semble un océan de douceur, une invitation au calme et à la sérénité. Les sonorités se font plus soul, jazzy et s’éloignent déjà des sons typiques du Trip-Hop. Nous sommes en 1998 et Morcheeba est déjà considéré comme une valeur sure.
Mais en 2000, avec ce Fragments of Freedom, le groupe va non seulement confirmer, mais aussi développer encore son style sur d’autres voies. Ainsi, dès le premier morceau, “World Looking In”, on se retrouve dans la lignée de Big Calm c’est à dire entre Trip-Hop et soul jazzy. C’est vraiment avec “Rome wasn’t built in a day” que le groupe s’engage sur une voix pop tout en gardant sa sonorité si particulière. Skye s’adapte parfaitement à ce morceau plus catchy. On poursuit sur cette veine avec “Love is rare” qui utilise aussi des cuivres. “Let it go” revient à une sonorité plus trip-hop mais le refrain se démarque encore par son accroche et le retour des cuivres. Petit intermède caraïbéen avec le morceau suivant pour laisser place à un morceau plus typique du genre comme “Love sweet love”. Puis du rap avec “In the hands of the gods” et la participation du rappeur new-yorkais Biz Markie au chant. Chassez le naturel….C’est un petit chef d’oeuvre de douceur et de légèreté qui suit avec le très pop “Shallow end”. “Coming Down Gently” est plus funky. Et on termine sur la douceur de “Good girl down” et son refrain encore très funky. Ce sera le plus grand succès du groupe en terme de vente même si certains fans de la première heure regretteront l’approche trop pop.
Et c’est justement cette approche qui va petit à petit causer la perte de Morcheeba. Si Charango est encore un très bon album en 2002, c’est aussi le dernier album avec leur emblématique chanteuse, Skye Edwards. Pour des raisons de divergences musicales, elle s’éloigne du groupe pour entamer une carrière solo avec un premier album : Mind How You Go. Le groupe engage donc une autre chanteuse pour Antidote en 2005 mais si elle est techniquement au point, il manque cette curieuse alchimie. Et le groupe se perd à nouveau avec Dive Deep en 2008 qui accumule les guests. Skye prépare, elle, un second album pour 2009 et participe à divers projets comme guest. Mais la surprise vient en 2010 avec le retour de Skye dans le groupe pour un nouvel album Blood like lemonade.
Membres : Paul Godfrey, Ross Godfrey, Skye Edwards
- World Looking In
- Rome Wasn’t Built in a Day
- Love Is Rare
- Let It Go
- A Well Deserved Break
- Love Sweet Love (featuring Mr. Complex)
- In the Hands of the Gods (featuring Biz Markie)
- Shallow End
- Be Yourself
- Coming Down Gently
- Good Girl Down (featuring Bahamadia)
- Fragments of Freedom