Musique - Fatals Picards + Wampas - Vernouillet 2009
« Les Wampas ont inventé le Rock N Roll » pouvait-on lire sur quelques T-shirts hier soir….Exagéré ? Oui, mais….Ils en ont bien compris l’essence et avec eux, les Fatals Picards pour faire d’une petite salle surchauffée, un véritable creuset du Rock à la française.
Oui, souvent on dit, et moi avec, que la France n’est pas un pays rock. Mais quelques groupes atypiques parviennent à y vivre, voir plutôt y survivre, vu le peu de couverture médiatique qu’ils peuvent rencontrer. Les Fatals Picards ont eu leur heure de gloire il y a quelques années avec la sélection pour l’Eurovision. C’est avec une musique teintée rock mais empruntant autant au Ska qu’au mouvement punk et à la chanson française version second degré, qu’ils ont contribué à faire monter la température dans une salle sans clim. La population yvelinoise présente était jeune et, surprise, très féminine. Ok, ils ne sont pas moches les Fatals picards et parfois on se dit même que Julien Doré a pas mal emprunté à leur chanteur Paul Léger. La Gretsch de Laurent Honel a ouvert le concert, Paul prévenant qu’ils n’étaient pas Superbus.
Oui, c’est un de leurs confrères qui en a pris pour son grade cette soirée. Je citerai pèle mèle les Enfoirés, Xavier Darcos, David Douillet, …. Les fans, nombreuses, connaissent les textes humoristiques et les reprennent à tue tête. Et ça pogote sévère sur le devant de la salle. La petite pause acoustique permettra juste de se rafraîchir et de voir le coté revendicatif du groupe. Quelques reprises plus tard et c’est reparti pour un rock endiablé et efficace, aux mélodies simples à reprendre en cœur. Un bon rock festif comme on les aime ! Non, ils ne sont pas Superbus…Qui s’en plaindrait ? L’Explorer a pris la place de La Gretsch pour un final sur leur reprise de Partenaire Particulier. Cela résume la soirée : chanson au refrain simplissime, humour, et de l’énergie à revendre. Spécial dédicace à un grand chauve baraqué qui accompagnait (on va dire ça comme ça) des amies à lui et qui a réussi l’exploit de ne pas bouger un morceau de son corps, ni de sourire. Quand je vous dis que la France n’est pas Rock!
Le concert ayant déjà commencé en retard, cela va se poursuivre avec le changement de matériel. Loin des grosses tournées bien rodées avec des modules d’instruments qui s’en vont et viennent s’emboîter, ici nous sommes dans l’artisanat. Les instruments sont d’abord démontés un par un puis les nouveaux arrivent avec leurs cables etc… 45 minutes plus tard, tout est prêt. Cela a donné le temps d’aérer un peu la salle et elle en aura bien besoin. Car Voici le roi de la soirée, Didier Wampas, qui débarque avec Perfecto, tshirt et pantalon moule burne en lamé rose. Avec lui, ses guitaristes** Philippe Almosnino** et Tony Truant muni d’une belle Rickenbaker et le reste des musiciens du line-up actuel. Les fans ont changé, certains n’étant venus que pour nos amis picards (enfin ce qu’il en reste). Retour donc aux années 80 avec des ex membres des Wanderers et des Dogs pour un rock alternatif punk. C’est encore une fois l’humour qui domine dans les textes de ce groupe éternellement adolescent. Ils s’y connaissent pour mettre une salle dans leur poche à coup de riffs basiques, de mélodies simples et d’onomatopées à reprendre en cœur. Ça donne envie de chanter, de crier, de sauter partout et la salle devient chaotique : c’est un pogo constant qui animent les 10 premiers rangs et l’encadrement du groupe a même fait dégager la sécurité de la scène. Ils tenteront de gérer tout au long de cette heure et demi ! Car nanas et mecs se succèdent sur scène pour plonger dans la foule comme dans la piscine communale les jours d’été. Un, deux, trois, et même quatre personnes simultanément portées par des bras qui les transportent d’un bout à l’autre de la salle. Les titres sont courts, énergiques et font place ensuite à des titres plus longs mais au titre évocateur comme Touche pipi.
Didier Wampas chante faux ?? Oui, mais c’est fait exprès et on s’en fout bien car quel showman. Il court partout sur scène, grimpe sur un ampli sur le devant, appelant une jeune fille à servir de pied micro. Le perfecto et le T-shirt tombent et il empoigne une guitare Hello Kitty du plus bel effet pour poursuivre le show. Il est partout, presque incontrôlable mais si communicatif. Il fait même du Stage diving lui-même avec la guitare et la foule le porte ainsi en hurlant sa joie. Il nous émeut avec sa reprise de L’idole des jeunes devenue l’Idole des punks. Je le vois soudain à quelques centimètres de moi, couvert de sueur et faisant son chemin dans la salle, passant par le bar, montant sur le comptoir…. Le voilà qui range le micro dans son slip (en avait il ???) et le tapote en rythme devant une foule féminine en délire. Le voilà un peu plus tard sur une chaise soulevée par des dizaines de bras, ou encore debout sur une marée humaine. Infatigable Didier Wampas qui contrairement aux Fatals Picards, ne parle pas entre les chansons ! C’est la poudre qui parle avec les riffs agressifs des trois guitares du groupe. Pour leur hit Manu Chao, c’est toute la salle qui explose et saute. Et le voilà qui invite toutes les filles à monter sur scène pour un titre lors d’un premier rappel très long mais trop court à la fois. L’encadrement a bien du mal à le suivre tout en virant les mecs de scène. J’oublie la fatigue et la chaleur pour prendre part à cette grand messe du rock, dans ce qu’il a de plus basique. Oui Didier Wampas est le roi comme la foule le dit dans le deuxième rappel.
Un passage télé ou un DVD ne pourra rendre ce qu’il se passe sur scène et il faut ce genre de petites salles pour vivre des instants festifs comme cela où l’on oublie un peu les règles de la musique, de la bienséance, etc…pour juste vivre rock. Et je connais quelques groupies qui ont du faire le siège du tour bus après le concert. Alors il se dit que chaque concert des Wampas est unique et imprévisible….Allez y pour vérifier !
En video :
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