Cinéma - Anonymous de Roland Emerich (2011)
Non Anonymous n’est pas un film sur le groupe de hacker bien connu mais le nouveau film de Roland Emerich. Non, ne fuyez pas tout de suite, vous qui êtes réfractaires aux films catastrophes car le réalisateur allemand a décidé de surprendre en prenant pour thème … Shakespeare.
Evidemment, ce n’est pas un biopic sur Shakespeare mais une proposition de relecture de l’histoire basée sur une théorie selon laquelle le grand William ne serait pas l’auteur de ses oeuvres. Oui, il y a à peu près les même théories sur Corneille ou Molière alors pourquoi pas… ? Nous voilà donc amené à suivre une pièce à New York, présentée par le charismatique Derek Jacobi, acteur Shakespearien et qui va nous présenter uen autre histoire sur “notre” Shakespeare, une histoire plus noire, plus politique. Car cette période de l’histoire est aussi arquée par la fin des Tudors, par les manigances de la reine Elizabeth 1er et de ses soupirants. Parmi eux, nous suivons Edward de Vere, comte d’Oxford.
Autant prévenir tout de suite, Emerich prend quelques libertés avec l’histoire mais reste globalement très crédible. Ainsi le jeu de paume n’était pas très populaire à l’ère Elizabethéenne mais juste un peu plus tard. Mais qu’importe car le scénario est bien construit. Plutôt que suivre William Shakespeare, personnage secondaire, nous suivons les luttes de pouvoir, les rivalités de cour, et tout cela servi par un très bon casting mené par Rhys Ifans, David Thewlis ou encore Vanessa Redgrave. Tourné dans les studios allemands de Babelsberg, le film présente une technique parfaite avec des décors grandioses, une photo sublime mais de ce coté, Emerich a rarement déçu. Coté musique, nous n’avons pas no,n plus affaire à trop de grandiloquence. Emerich reste sobre et concentré sur l’histoire et les rebondissements qui la parsème.
Il y a donc deux manières de voir le film : Du coté reconstitution historique, il ya évidemment à redire sur les hypothèses du scénaristes. Mais après tout l’histoire est aussi faite pour être remise en cause. Du coté film de divertissement, le pari est réussi et Emerich doit être d’autant plus déçu de n’avoir pas rencontré de succès avec ce film. Les critiques ciné détestent souvent qu’on les surprenne et c’est encore le cas pour l’inteligentsia du milieu. Il y a pourtant tout lieu de pousser Emerich dans cette voie, certe périlleuse, mais ô combien plus passionnante, le réalisateur ayant éculé le style du film catastrophe.