Musique - Alice Cooper - Trash (1989)
Alice Cooper est un de ces survivants du Rock depuis plus de 50 ans. Considéré comme l’un des pionniers du “Shock Rock”, il n’est pas facile de choisir un album représentatif d’une carrière si longue et si riche. Pourquoi pas Trash, album à succès et bien plus….
Mais revenons d’abord sur l’histoire du dénommé Vincent Damon Furnier, puisque c’est son vrai nom. Enfant d’une famille protestant très pieuse, il s’intéresse tardivement à la musique. Ce n’est qu’à 16 ans qu’avec des amis, Vincent se lance dans un groupe appelé les Spiders. Très inspirés par les groupes à la mode à l’époque, ils apprennent à faire plus que des performances scéniques mais composer et jouer correctement de la musique. Ils se font rapidement un nom dans la région de Phoenix. Ils commencent à se produire à Los Angeles et changent finalement le nom du groupe en Alice Cooper en 1968. A ce moment, le groupe se compose de Glen Buxton et Michael Bruce à la guitare, du bassiste Dennis Dunaway et du batteur Neal Smith. Ils sont finalement approchés par l’équipe de production de Frank Zappa qui les signe finalement, impressionné par le coté surréaliste et psychédélique de leur performance. Leur premier album sort en 1969 : Pretties for you, un échec commercial. La légende veut que lors d’une performance, un poulet fut blessé et une rumeur sur le fait que le chanteur avait arraché la tête du poulet avec les dents commença à se répendre. Vincent confia à Zappa que c’était faux mais Zappa lui dit de se taire car cela servait la réputation du groupe.Mais cela n’empèche pas un nouvel échec en 70 pour le second album et le groupe revient vers Détroit, ville de naissance de Vincent. En décalage avec la scène locale, ils enregistrent leur troisème album avec le producteur canadien Bob Ezrin (Pink Floyd puis KISS), surement aussi par leur filiation musicale avec le Floyd. Alors que leur contrat se termine avec la société de Zappa, ce troisième album, Love it to Death **</em>est enfin un succès. Melant look androgyne, figures gothiques et glam, chaise électrique et autres tortures, le groupe fait sensation sur scène pendant cette première vraie tournée. On parle alors de Shock Rock ! Ils enchainent évidemment sur un nouvel album en 1971, **Killer, et continuent à produire des show mélant le gore et le glam. Mais le succès atteint aussi des sommets avec le single “School’s out” en 72 pour l’album du même nom. Le groupe est devenu une référence et enchaîne les albums au rythme d’un par an jusqu’à 1974 où aucun single ne sort du lot. Le groupe fait un break mais Vincent qui a déjà pris le nom de scène d’Alice, s’approprie légalement le nom du groupe qui devient son nom de scène. Il sort son premier album solo en 1975 : Welcome to my Nightmare.
Cet album concept accueille l’acteur Vincent Price, célèbre pour ses films d’horreur et conserve Ezrin à la production. Le succès solo décide Vincent à continuer l’aventure seul et en 1977, l’Alice Cooper en tant que groupe n’existe plus. Mais c’est aussi l’alcoolisme qui ronge le chanteur et il doit subir une cure de désintoxication, qui lui inspirera From The Inside en 78. Le succès continue de s’étioler et Cooper fait appel au producteur Roy Thomas Baker dans les années 80, quittant aussi le hard glam pour un son plus en phase avec son époque mais loin des goûts des fans originels. Mais l’alcool est toujours là et Cooper est moins assidu à la musique. Ce break lui est sans doute salutaire pour un retour en 1986 avec un son plus hard rock, surfant sur les succès du moment mais aussi sur un vague metal de plus en plus importante.Son contrat avec sa maison de disque expire en 1988 et il signe chez Epic pour un nouvel album avec un des producteurs les plus influents du moment : Desmond Child. Leur première collaboration sera Trash en 1989.
Alice Cooper quitte le son metal pour revenir un son Hard Fm plus vendeur et fédérateur, malgré la surpopulation de groupes dans ce style. Child enchaine déjà les albums avec Kiss ou Bon Jovi et vient juste de travailler avec Aerosmith sur Pump. Ce n’est donc pas un hasard si l’on retrouve des participations de Steven Tyler ou Jon Bon Jovi sur cet opus. L’album en devient un symbole du son de cette époque, une sorte de synthèse de tout le hair métal et hard FM dont le futur se noircit en cette fin des années 80.
Et quoi de mieux qu’un hit aussi percutant que “Poison” pour commencer cela avec une intro qui reste immanquablement dans la tête. Alice y joue de son timbre et de ses intonations si particulières tandis que les choeurs, marque de fabrique de Child, appuient le refrain catchy du morceau. Mais Alice retrouve aussi avec bonheur ses racines hard rock’n roll sur “Spark in the Dark” aux envolées de guitare très symboliques également. Mais avec son intro en choeur, “House of Fire” s’éloigne clairement du rock psyché des débuts. Et que dire d’un “Why Trust You” qui n’aurait pas dépareiller sur un album de Kiss, même si son impact plus metal rappelle aussi les 2 précédents opus. Il fallait évidemment une balade comme Only my heart talkin’, plutôt banal. “Bed of Nails” est également un hit en puissance à l’ambiance typique d’Alice Cooper avec l’utilisation d’un son d’orgue. “This Maniacs in love with you” utilise plus les claviers typiques du hard FM tandis que “Trash” bénéficie d’une intro très rock’n roll avec un coté “Aeromsith de l’époque”. Le sirupeux “Hell is Living without you” allie le style de Cooper et de Child et l’album se termine sur un très rock “I’m your Gun” donnant une envie de se déchaîner. Efficace, ambiancé, léché, beaucoup de qualificatif conviennent à cet album symbole d’une époque qui marquera aussi durablement le style d’Alice Cooper. Un Alice Cooper qui continuera sa carrière habilement après ce retour dans les sommets des charts, surfant sur les modes et allant même au festival de Montreux. Mais pour la suite, nous en reparlerons bientôt….
- Poison
- Spark in the Dark
- House of Fire
- Why Trust You
- Only My Heart Talkin’
- Bed of Nails
- This Maniac’s in Love with You
- Trash
- Hell Is Living without You
- I’m Your Gun
Alice Cooper : Chant, John McCurry: guitare, Hugh McDonald: basse, Bobby Chouinard: percussions, Alan St. John: clavier
Avec la participation de : Steven Tyler, Jon Bon Jovi, Kip Winger, Joe Perry, Richie Sambora, Steve Lukather, Kane Roberts, Guy Mann-Dude, Tom Hamilton, Joey Kramer, Jack Johnson, Paul Chiten, Steve Deutsch, Gregg Mangiafico,Myriam Valle, Maria Vidal, Diana Graselli, Desmond Child, Bernie Shanahan, Louie Merlino, Alan St. John, Tom Teeley, Michael Anthony, Stiv Bator, Hugh McDonald, Jango, Jamie Sever, Joe Turano.