Cinéma - La Saga Alien (1979-2017)
Si tous les films de la saga Alien ne sont pas classés dans les meilleurs films de tous les temps, la Saga y a toute sa place dans son entièreté
On peut d’ailleurs décomposer cette saga en 2 parties : Les films estampillés Alien qui sont de Ridley Scott, James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet…puis les films avant Alien (Prometheus et Covenant), de Ridley Scott tout seul, en attendant un hypothétique successeur.… Tous se classent dans un mélange entre science-fiction et survival-horror, ce qui fut pionnier dans le genre en 1979. Mais l’héritage de cette saga est immense avec tous les films où un ou des aliens envahissent une base ou une station pour détruire tous les humains. J’avais parlé précédemment de l’inspiration qu’a pu constitué aussi Alien pour The Thing sorti 3 ans plus tard, mais Alien est aussi un monstre devenu mythique et très largement créé par l’artiste suisse Hans Ruedi Giger (qui travaillait sur les décors), même s’il n’était plus là pour la version finale du premier film. Ce monstre dans sa version adulte n’est pas celui qui m’a le plus terrorisé. Je fus surtout frappé par son apparition dans le premier film…
Et là, je ne peux quand même pas décrire cette scène sans gâcher le premier visionnage que pourrait avoir un lecteur. Nous sommes dans le vaisseau Nostromo un cargo spatial dont les passagers sont en hibernation. L’ordinateur de bord réveille l’équipage car il a capté un signal radio étrange. L’équipage part explorer une planète désertique mais une sorte d’araignée ou preuve attaque un des membres de l’équipage et se loge sur son visage….L’horreur commence alors. Sauf que pour une fois, ce n’est pas le courageux (!!?) commandant de bord, Arthur Dallas (Tom Skerrit) qui va sauver tout le monde, mais une femme, le lieutenant Ripley (Sigourney Weaver)…C’était suffisamment rare à l’époque pour les films de genre pour être souligné. Étrange destin pour Sigourney Weaver, actrice intello new-yorkaise qui accède ici au vedettariat et personnifie quasiment autant le film que le monstre. J’en fut rapidement fan après d’autres films (SOS fantomes, Working girl, Gorilles dans la brûme…). Quant au premier film, il installait une telle ambiance, une telle tension que je mis du temps à le revoir. Heureusement, le second arrive seulement 7 ans après…mais ça ne comptait pas pour moi qui attendait une diffusion télé. J’ai du le voir quasiment quand le troisième est sorti.
Le deuxième, c’est James Cameron. Il sort alors de son premier gros succès, Terminator, et ce n’était pas vraiment la même survie. Bizarrement, j’ai un peu oublié ce numéro 2 qui est sensé se passer bien plus tard (Sigourney ne vieillit pas…). Comme tout numéro 2, on fait plus grand. Donc ce n’est plus le Nostromo mais une colonie spatiale et une équipe de space troopers avant l’heure. Les aliens sont plus nombreux… bref, c’est encore plus poussé dans la survie des humains. C’est sans doute parce qu’il est très similaire dans ce niveau de tension que je le vois vraiment bien dans le prolongement du premier. Et puis on sait à la fin qu’il y aura une suite…Cette suite c’est un tout jeune David Fincher qui s’en charge. C’est son premier long métrage et je me demandais ce que j’allais voir car c’est le premier que j’ai vu au ciné : Quelle claque, je fus fan du réal, surtout qu’il enchaîna Seven, The Game, Fight Club… Comme on s’en doutait, le film est l’immédiate suite du deux et l’enjeu est de ne pas ramener les aliens sur terre. Le fait que Ripley se retrouve dans une planète prison donne une tension différente à ce film car il y a non seulement l’alien mais aussi les prisonniers qui créent le danger. On y rajoute une sorte de thriller en plus du classique survival et c’est sans doute pour ça qu’il me marqua plus que le précédent.
Enfin, vient le mal aimé, celui de notre frenchie J.P. Jeunet qui se frottait à Hollywood. J’ai lu pas mal sur les difficultés de tournage, la difficulté d’appliquer sa vision dans cette entreprise. Et sans doute parce que j’aime bien Jeunet, j’aime bien aussi ce film qui sort un peu du chemin habituel. On passera sur le fait que Ripley survit largement contre nature…grace au clonage. Cela n’est pas sans influence sur le design du film et donc l’ambiance général. Mais c’est justement ce renouvellement que j’ai apprécié à l’époque…Alors qu’avec la seconde saga, on commence par un préquel, donc avant le Nostromo. Plus de Sigourney en plus et Ridley Scott nous sert un Prometheus de bonne stature mais en dessous de ce que l’on attendait de lui. La tension fonctionne moins et on cherche plutôt les clins d’oeil à l’original. Sans doute voulait-il refonder dans une veine plus space-opera mais ça marquait beaucoup moins…au point que le suivant devient presque banal pour moi. J’avais même peur que Ridley Scott ne rebondisse jamais après ces deux films…Ce n’est quand même plus le Ridley Scott des débuts et c’est bien normal.
Une saga qui marque par son genre, par son style, par son héroïne emblématique, ce n’est pas si courant, surtout sur 30 ans. Maintenant tous les monstres aliens sont comparés à leur modèle et peu en sortent vivant ! Alors je resigne volontiers pour les 4 premiers sans appréhension maintenant.
Ce film fait partie du challenge IMDB Top250