La finalisation de la vente des Mistral de Poutine à l’état Egyptien est vendue comme une excellente affaire. Et si la France allumait une étincelle sans le savoir ?

Quel paradoxe tout de même. Hollande a stoppé cette vente d’armement pour s’opposer à l’intervention de la Russie en Ukraine, un pays qui se vendait à l’OTAN. Soit… Mais nous apprenons, outre les modifications, formations et stockages qui sont des pertes sèches de plusieurs millions d’euros, que les bateaux vont prendre la direction de l’Egypte avec l’aide financière d’états du golfe. Après la révolution qui a destituée Muhammad Hosni El Sayed Mubarak, le pays a été repris en main par les militaires qui le tenaient alors. Les opposants de l’éphémère pouvoir des frères musulmans ont été exécutés, emprisonnés ou jugés sommairement. Si le pays a fait une démonstration de grandeur avec l’élargissement du canal de Suez, la situation des Egyptiens n’est pas meilleure qu’avant, malgré des découvertes d’importance.

Depuis 3 ans, le Pays a pris la voie de la fracturation hydraulique, avec tous les dégats que cela peut comporter dans la pollution des nappes phréatiques, déjà perturbées par la gestion des barrages sur le Nil. Mais depuis l’année 2015, un bouleversement majeur peut faire basculer la région entière dans un conflit qu’elle n’avait pas connu depuis 50 ans : La découverte de gisements offshore. Les gisements les plus importants sont au large de l’Égypte mais Israel a aussi découvert des gisements dans ses eaux territoriales, du moins comme l’état juif les a défini unilatéralement. Le Liban revendique une part de ces eaux. L’Égypte compte bien faire valoir aussi ses droits, d’autant que les techniques de forage actuelles permettent d’aller “pomper” dans des nappes voisines sans que cela se voit.

L’investissement de l’Égypte dans l’armement, alors que le pays croule sous les dettes (90% du PIB), voit sa population subir de fortes disparités économiques, est à la limite de l’indécence. Mais cela montre surtout que le Général Sisi se prépare à réagir militairement, s’il le faut dans cette défense des ressources pétrolières. Le jeu d’alliance est en train de se construire à nouveau avec comme élément, la disparition de la Syrie comme interlocuteur de poids dans la région. Sachant que c’est l’italien ENI qui a découvert ce gisement Offshore mais que d’autres sociétés pétrolières prospectent dans la région, cette donnée va peser bien plus que l’Etat Islamique et la Palestine. Nos Mistral français seront donc bien plus que des éléments pesant sur la balance commerciale, mais des pions importants sur l’échiquier militaire.