Souvenir de Gamer - Sim city, une ville de 30 ans
Aujourd’hui, je joue sur Sim City Buildit sur Android mais cela fait 26 ans que cette licence m’accompagne et évolue. Le test de cette dernière version est aussi l’occasion de revenir sur le passé.
Mon premier contact avec SimCity fut chez un ami sur un PC avant qu’il ne me parvienne sur mon Amstrad CPC . Il était un peu moins beau mais l’essentiel du jeu était là, en 2D avec des carrés représentant des zones d’habitation, de commerce, d’industrie, des centrales pour l’énergie et la possibilité de subir et résister aux catastrophes. Ce jeu de gestion d’un nouveau genre simulait une ville avec déjà une orientation nord-américaine dans cette répartition par bloc. Pourtant, je m’amusais à recréer ma propre ville ou des villages. Il fallait évidemment jongler entre revenu des impôts et dépenses de service pour être rentable.
Un peu plus tard, le principe a été amélioré lorsque j’ai utilisé SimCity 2000 sur PC. Cette fois, c’était en fausse 3D isométrique et il y avait deux ajouts majeurs : le réseau d’eau et le métro. S’y ajoutaient aussi des blocs spéciaux de services annexes et un développement dans le futur prolongeant ainsi la durée du jeu. Nous sommes en 1995 et le PC entre dans sa période de vulgarisation grand public avec Windows 95. Ceci veut dire aussi que la série va devoir évoluer vers une approche plus moderne, plus 3D. Pourtant la 3D isométrique fonctionne bien avec juste le pivotement de la vue un peu brutal.
En 1999, je passe donc à SimCity 3000 qui introduit la gestion des déchets, l’usure des centrales, et surtout les échanges avec d’autres villes, donc le commerce. S’y ajoutent des zones agricoles sans atteindre une gestion à la Harvest Moon. La personnalisation des villes est plus poussée, parfois un peu gadget. Ce n’est pas encore de la vraie 3D avec un aspect toujours très isométrique mais la puissance des PC de l’époque rend tout plus fluide. Si on peut modeler les terrains, je préfère relever des challenges avec les scénarios et les destructions, répondre à l’urgence des habitants, ceux que l’on appelle maintenant les Sims dans une licence parallèle.
Et SimCity 4 marque mon divorce d’avec cette série. Si j’ai basculé à l’époque sur le jeu console, il y a aussi que cette version reste gourmande, pas très pratique à mon goût, liée (légèrement) aux Sims qui lui font de l’ombre, et finalement sans réelles innovations si ce n’est une synthèse. Un peu plus tard, je préfèrerai attendre le portage de cette série sur console portable, la version DS sortant en 2007. Un peu comme la version SNES, c’est un portage simplifié ressemblant ici beaucoup à la version 3000. Et comme j’ai tendance à préférer la jouabilité du 2000 (la version 2 comme pour Civilization, d’ailleurs…), je délaisserai assez vite ce jeu… puis la console portable.
C’est donc en 2015 que je me suis réconcilié avec ce jeu dans sa dernière version baptisée BuildIt. Et pourtant je suis déçu. Là encore, le coté casual a lissé le système de jeu. Il y a bien le réseau d’eau, le traitement des déchets, des évolutions technologiques au fil des niveaux mais pas de métro ou de développement des transports en commun à la hauteur des versions “desktop”. On ne peut plus agir sur les dépenses ou les revenus. On ne peut plus modeler le terrain. On ne peut que construire sur un terrain plat. Finalement, le jeu ressemble à un Castle Clash sans combat.
Plus encore que dans les autres versions, c’est toujours une ville très stéréotypée qui ressort mais j’ai remarqué qu’on retrouvait beaucoup de joueurs asiatiques (chinois, taiwanais, japonais) avec de grandes mégalopoles et il est difficile d’établir une “banlieue” à l’américaine comme dans les versions précédentes. C’est devenu un jeu de scoring, de commerce plus que de gestion. D’ailleurs, pour progresser sans bourse délier, il faut passer par la création de denrées lucratives que l’on vent “en ligne” aux autres joueurs. Ainsi, on touche très rapidement l’équivalent d’une journée d’impots… Chose étrange, il n’y a pas de date et d’age dans la ville créée. Et pourtant l’habitué de la série y trouve son compte avec des catastrophes, des possibilités de remodeler son aménagement plus facilement. C’est devenu un autre jeu, sans doute aussi parce que d’autres concurrents ont déjà copié les vieilles versions.
Sim City a donc pris un coup de jeune pour s’adapter aux modes du moment. La version BuildIt est gratuite et totalement jouable sans mettre sa main au porte-monnaie. Il suffit parfois d’être patient. Sur android, on ne joue pas non plus de la même manière avec des sessions plus courtes que sur un ordinateur. Ceci explique cela. Et la concurrence est telle dans ce type de jeu, qu’il vaut mieux essayer. Il ne pèse que 100Mo mais bouffe considérablement de la batterie, ce qui peut sans doute s’expliquer par ce qui se passe en tache de fond. Le gratuit se paye aussi comme ça.