Informatique, des années 80 à nos jours - 1989 à 1992

Dans le dernier article, nous en étions resté aux 8 bits, et autres ordinosaures…..Et voici que mon premier micro-ordinateur arrive chez moi !

L’Amstrad CPC est un des plus gros succès européens en terme de micro-informatique familiale. Alan Michael Sugar fit fortune, avant de sombrer un peu plus tard dans de fausses pistes. D’abord CPC464 avec un lecteur de cassette intégré, il évolua en 664 puis 6128 avec un lecteur de disquette propriétaire (mais dures, au contraire des fragiles 5 pouces 1/4), et 128ko de mémoire. Il était surtout fourni avec un écran, ce qui en faisait une machine indépendante de la télé, chose rare à l’époque. Lorsque j’eu le bonheur de recevoir cette machine pour noel, beaucoup de mes camarades de classe avaient aussi la même, alors que cela coutait tout de même la bagatelle de 4000 Francs ( 610 Euros ou 910 avec l’inflation). Tout ça pour un banal Z80 Zylog cadencé à 4MHz

Sur le marché, il y avait bien mieux, déjà en cette année 89. Mais il y avait cet impact du “réseau” d’utilisateur, ce qui voulait aussi dire “échange”….ou piratage. Les jeux étaient très vite “déplombés” à l’aide d’outils comme Discology. Les premiers groupes de pirates ajoutaient déjà des greetings et de petites animations en intro, ce qui donnera les demos ensuite. C’était aussi l’époque des compilations de jeux, un moyen d’avoir plusieurs titres quelques mois après leur sortie, pour moins cher. J’ai déjà parlé des joysticks utilisés. Il fallait un doubleur pour jouer à deux, à cette époque et la sauvegarde se faisait sur la disquette du jeu. Bref, pour comparer les meilleurs scores, il fallait les noter. Mais cet Amstrad permettait aussi de s’initier à la programmation, que ce soit avec le Basic intégré à la machine, ou bien des programmes rédigés en assembleur que l’on trouvait dans les magazines de l’époque, comme Amstrad cent pour cent, par exemple. Deux ans après cette acquisition, j’y rajoutais une imprimante DMP2160 (matricielle à aiguille!!) avec un traitement de texte : Tasword

Avec son interface austère en noir et blanc, aucun mode Wysiwyg (traduction de ce que tu vois est ce que tu obtiens), il fallait vraiment en vouloir, surtout avec les rubans de l’imprimante qui s’usaient et séchaient. Vous imaginez la tête du premier CV que j’ai pu faire pour un job d’été avec ce truc là ?! Bon, il vaut mieux parler des jeux, puisque cette machine était taillée pour cela. Mais comme je le disais, en 1989, c’était déjà la fin de carrière.

Atari avait déjà présenté son ST en 1985, un an après le Macintosh d’Apple, qui coutait plusieurs bras. Vendu beaucoup moins cher, il était tout de même bien plus onéreux que l’Amstrad mais c’était une machine 16 bits avec un processeur 68000 de Motorola. Il bénéficiait d’un environnement graphique (le GEM) et d’une …. souris. Sa forme de gros clavier était dans les standards de l’époque, du moins pour le 520 ST (512k de mémoire, ouah !). Toujours pas de disque dur mais une interface midi qui fera le bonheur des musiciens. Ce marché de niche lui permettra de survivre longtemps après la fin de production. Mais son pire ennemi allait arriver lui aussi des Etats-Unis : L’Amiga.

Sur une base similaire, Motorola 68000, l’Amiga proposait des co-processeurs dédiés ce qui augmentait les performances dans le domaine graphique, voir musical, malgré l’absence de prise midi native. Il sera longtemps la machine de prédilection des demomakers grace à ses possiblités, la présence de trackers et de logiciels de dessin très évolués, avant qu’un certain Photoshop s’empare du marché professionnel. L’erreur de l’Amiga fut justement de rester cantoné dans le marché vidéoludique et de n’avoir jamais pu s’installer dans le marché professionnel, faut de logiciels de PAO ou de DAO respectant tous les standards de l’édition. Pris entre le monde professionel et grand public, il ne saura pas évoluer. Je n’en ai pas possédé, mais deux de mes meilleurs amis de l’époque avaient un Amiga 500 (puis 600 en 92) et l’autre un 1200. On en prenait vraiment plein les yeux avec les 4096 couleurs à l’écran, la musique, le workbench et ses fenêtres et surtout, il y avait des disques durs en option, une révolution pour l’époque. L’ensemble faisait un peu bricolé avec tout ce qu’il fallait rajouter mais cela fonctionnait extraordinairement rapidement, compte tenu de la vitesse : 7,16 MHz sur un 600.

En 1992, mon Amstrad CPC était totalement dépassé et peu de jeux sortaient encore dessus. La guerre Atari ST/Amiga faisait rage dans les colonnes de magazines comme Tilt. Mais une autre plateforme commençait à conquérir les foyers : le PC. Amstrad avait senti le coup venir avec des “compatibles” au doux nom de PC1512 et PC1640, avec des écrans à 4 couleurs à 16 couleurs (CGA), et d’infames bips sonores. Les cartes graphiques et sonores n’étaient que balbutiantes et onéreuses. Mais la tendance était déjà en marche. Les ordinateurs videoludiques allaient mourrir, d’autant qu’un certain Nintendo avait relancé une console de jeu (la NES) suivi par Sega et sa Mastersystem. Petit à petit, la console allait reconquérir la place qu’elle avait perdu à coté des télévisions.

A suivre…


Ecrit le : 25/02/2016
Categorie : geek
Tags : geek,Geekeries,histoire,informatique,ordinateur,retrogaming,1980s,1990s

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