Blog - Pourquoi je ne milite plus pour le veganisme...
Si en cette fin d’année, je n’ai pas fait trop d’articles sur le sujet du veganisme, il y a plusieurs raisons.
En effet, j’aurais pu rappeler encore une fois que le foie gras, c’est mal et montrer des images de la réalité des élevages des trafics dans les appellations, bien loin de l’image du canard gambadant paisiblement et mangeant son grain à foison. J’aurais pu rappeler le sort des poulets, chapons, dindes qui sont élevées en batteries ou guère mieux pour que nous fassions ripaille jusqu’à vomir nos repas excessifs. J’aurais pu aussi donner quelques liens vers des repas de noël vegans ou végétariens, mais Qwant, ça existe et je ne vous orienterai pas sur ce que vous devez manger.
Au début du mois de décembre, je voyais Brigitte Gothière, la fondatrice de L214 à la télévision. L214 a réussi au delà de l’espérance de nombreux militants, à montrer des images choquante et faire réagir l’opinion publique. Le veganisme est devenu “mode” et on ne compte plus les unes de magazine en parlant, même si c’est souvent avec quelques erreurs. Brigitte, que j’ai eu l’occasion de voir dans quelques manifestations, parlait de sa vision d’avenir, du fait qu’elle voudrait un monde où personne ne mangerait d’animal, où l’on n’abbattrait plus chaque année 20 fois plus d’animaux que la population mondiale pour nous nourrir. Il faut rappeler ces chiffres, ça marque. Mais cette vision utopique, que j’aimerai voir aussi en mon for intérieur, je ne peux l’annoncer de cette manière.
Je sais qu’en disant cela, je vais encore m’attirer les foudres de mes collègues vegans. Je suis pragmatique et réaliste et je n’admets pas les extrémistes qui font finalement la même chose que les afficionados de la corrida. Vouloir imposer de force un régime, même si c’est du bon sens, ça ne marche pas (j’entendais d’ailleurs une philosophe végane d’un avis similaire sur France inter, il y a peu). Il faut que la personne soit convaincue du bienfondé de la démarche pour qu’elle devienne végétarienne ou végane pour les bonnes raisons. L’insulte, trop courante chez certains, ne marche donc pas. Brigitte (qui n’insultait personne) n’a pas eu le temps de développer ses arguments et c’est bien dommage. Car elle aurait pu parler des raisons que peuvent avoir les gens pour passer au végétarisme. Elles sont variées et il y en a, comme moi, qui décident de tout changer du jour au lendemain (plus de 10 ans déjà…), et d’autres qui le font progressivement. Je trouve pour ma part que le terme de “flexitarisme” est une vaste connerie, puisque l’on est en transition ou pas vers le végétarisme.
J’ai appris à ne pas braquer les gens sur le sujet. Au cours de conversations, je parle de mon “régime”, quand ils voient que je ne mange pas de viande. J’en explique les raisons, je donne des exemples, des pistes. Certains lisent ou voient des vidéos ensuite, diminuent leurs consommation. D’autres sont restés à manger de manière excessive de la viande. Un jour viendra peut-être un déclic, qui sait… J’ai été comme eux, je ne l’oublie pas. La meilleure démonstration c’est de montrer qu’on est en bonne santé, qu’on tient le rythme, … Les choses évoluent et la consommation de viande diminue globalement dans notre pays, malgré les traditions. Les gens réalisent aussi que les poissons qu’ils achètent, viennent de plus en plus loin ou sont élevés avec des produits anormaux. Il reste du chemin à parcourir et le régime végan/végétalien nécessite une éducation, plus encore que le végétarisme. J’ai par exemple mes sources de fer et de vitamine B12. Il reste aussi tant à dire sur les cols en fourrure des doudounes, leur remplissage par des plumes, comme pour les oreillers, et l’élevage qui va avec. Il reste aussi à interdire l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques, très prospères en cette fin d’année avec la mafia des C.E.. Le cirque peut très bien continuer à exister sans cela, et les exemples ne manquent pas. Il reste tant à faire contre le commerce illégal d’animaux.
Je ne milite plus vraiment ici sur le veganisme, parce que trop d’information tue l’information. Cela retombera peu à peu et je reprendrai un jour l’information à ce sujet, entre deux autres. D’ici là, certains lecteurs auront essayé, fait marche arrière peut-être. Ca sera l’occasion d’en parler, de parler de l’altruisme et de l’empathie, ces deux valeurs qui sont tellement liées à ces choix. Car si l’on devient végétarien de manière pérenne, ce n’est pas seulement pour soi, par dégout gustatif de la viande/poisson, mais pour ce que ça représente en terme de souffrance ou de portée environnementale. Et croyez moi, je ne suis pas près de revenir en arrière et remanger de la viande ou du poisson…