BD - Elric - Le trône de rubis de Moorcock, Blondel, Poli, Recht, Bastide (2014)
Elric de Melniboné est un des héros de mon adolescence et j’ai du lire, à l’époque, toute la saga de Moorcock (et aussi celle d’Hawkmoon…). Il faut dire qu’il y avait le jeu de rôle Stormbringer qui était à la mode. Et là, je découvre par hasard qu’une adaptation BD a été faite, et pas par n’importe qui, puisque c’est un ancien rôliste et rédacteur de Casus Belli. De quoi me faire me jeter sur ce premier tome.
Michael Moorcock himself préface l’ouvrage. Il a quand même écrit cette saga dans les années 60-70 donc ça peut avoir vieilli. Mais la couverture rassure déjà beaucoup, comme les premières pages. C’est classieux, grandiose et ils se sont mis à 3 pour ça, quand même! Moorcock dit qu’ils ont compris sa vision d’Elric et que c’est ce qu’il aurait aimé faire comme adaptation. Soit… Mais l’histoire alors ?
Parce que je n’ai pas souvenir d’un “Trône de rubis” dans les tomes de la saga. On peut considérer que c’est une bonne partie du premier opus, ou bien l’adaptation de la “Cité qui rêve” , première parution de la saga. Il y a eu, apparemment, une première adaptation marvel… On fait donc connaissance du Elric du tome 4 des éditions françaises, puisque Moorcok a intercalé des récits dans sa saga. Cela ne me dérange pas car c’est effectivement là où l’on découvre l’univers de Melniboné, cet empire sombre et décadent. A la lecture des romans, je l’avais imaginé autrement que ce qui est dépeint ici. Mais finalement, c’est pire en terme d’imagerie gore….
Nous avons donc Elric, empereur malade qui doit se soigner par des herbes et le sang, qui est en couple avec Cymoril, la soeur de Yyrkoon, son cousin et rival. La cité est protégée par un dédale d’iles et par d’immenses navires qui sont défiées par des pirates et barbares des jeunes royaumes. Yyrkoon considère son cousin Elric comme un faible qui fait décliner Melniboné, et rêve de prendre sa place. Les Melnibonéens tiennent les autres en esclavage et sous la menace de leur puissance démoniaque. Ils sont aussi les alliés de puissants démons et dieux. Mais cela suffira-t-il à faire survivre leur domination?
En 65 pages, les auteurs réussissent à rendre ce monde crédible. Il manque des éléménts clés pour comprendre ce qu’est Elric et les manigances d’Yyrkoon, ou bien les secrets de la puissance de Melniboné. La BD n’est pas forcément le média pour creuser cet univers. La mission est donc réussie pour moi, et j’ai hâte d’attaquer le prochain tome (snif, il n’y en a que 2….). A la lecture de cette adaptation, je trouve que la saga n’a pas vieilli. Moorcock a développé depuis 30 ans sa saga dans tous les sens mais cela garde une cohérence. Avec autant d’auteur, on pouvait craindre le manque d’homogénéité mais ça passe très bien. Ce n’est pas une utilisation commerciale d’une licence mais bien un vrai travail respectant les fondamentaux. L’histoire, je connaissais mais le visuel est vraiment à la hauteur. J’espère que Glénat poursuivra dans cette série car il y a vraiment matière à en faire un incontournable.