Blog - Suivre ou ne pas suivre

Jusqu’au dernier moment, j’ai hésité entre 2 billets de blog. Et finalement c’est celui-ci que j’ai choisi. Ce billet est un peu la suite de celui d’il y a une semaine. Et en même temps, tant qu’à suivre, je m’interroge sur cette tentation que l’on peut avoir, à suivre la masse, à suivre un modèle…

Initialement, j’avais commencé à écrire sur le harcèlement sexuel, sur le pardon, tout cela par rapport à l’actualité (Weinstein, Cantat). Et plus j’écrivais, plus je me demandais où j’allais pour au final me demander l’intérêt du billet. J’étais retombé dans un travers : Celui de faire comme tout le monde, de faire ce qui est sûr de faire parler, même si c’est creux. (et puis certains en parlent de manière plus originale avec talent) En plus, l’affaire Weinstein devenant une chasse au harceleur, on ne parlait plus que de ça.

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Bon, j’aurais pu parler du dernier Dan Brown, Origines…. sauf que déjà, ce n’est pas très bon et que si j’ai un truc à dire dessus, j’en dévoile la conclusion donc ça n’a pas d’intérêt. Les fans ont l’air d’aimer, mais un vrai fan aime tout et suit. Ensuite, j’aurais pu parler du livre d’Olivier Guez,la Disparition de Josef Mengele. La semaine dernière, je disais mon inquiétude sur ce sujet que je pensais trop connu pour moi. Bingo, j’ai trouvé ça souvent creux, plat, et sans substance pendant la première moitié du livre, la seconde se rattrapant mollement. Dommage pour un sujet pourtant en or. Comme je me suis dit que ça venait peut-être de moi, de mon état d’esprit, j’ai testé ça avec madame. Même effet, ce livre n’apporte rien! Là encore, beaucoup de chroniqueurs littéraire ont suivi une mode, très souvent influencée par les gentilles maisons d’édition et un beau dossier qui va bien. En plus, Mengele, c’est aussi l’histoire d’un type qui suit vraiment la masse, qui suit les ordres avec zèle, enfin tel que les SS se présentent. Là où Guez rate le coche, justement, c’est qu’il n’approfondit pas son personnage de Gregor/Peter/…./Mengele en le faisant vraiment revenir à ce qui le fait basculer de médecin à bourreau, les racines de son mal qui ont pour conséquences cette fuite éperdue. C’est à l’image de pas mal de bouquins pseudo-historiques qui sortent chaque année : On s’amuse avec l’histoire sans l’analyser même si on la respecte parfois.

Mais si je reviens à mon introduction et ma tentative de parler du harcèlement sexuel, par exemple :  Le sujet est important à mes yeux et avec le viol et les femmes battues (actualité récente sur ONPC et Cantat), il y avait de quoi montrer que nous sommes toujours dans une société patriarcale, une société violente,  une société où les puissants ont tous les droits, même d’avoir des prêts préférentiels en Bretagne dans la plus grande légalité, pendant qu’un individu normal doit presque se prostituer pour ça…Je m’égare mais justement, je m’égarais peu à peu sur des lieux communs qu’on a entendu et lu partout cette semaine. J’avais le sentiment de ne rien apporter de plus si ce n’est une solidarité vis à vis des victimes. D’autant que sur le sujet du pardon et de la prescription, il aurait fallu bien plus qu’un article pour en faire le tour. J’avais un exemple me touchant personnellement vis à vis d’une “tueuse née” (je vous laisse chercher la référence) mais ça faisait un peu léger. A la troisième relecture, je trouvais ça toujours creux, ne sachant conclure correctement. Et s’il y avait une solution facile à tout cela, ça se saurait. Ca touche beaucoup à la violence inhérente à l’Homme, l’humain mâle surtout, pour moi. On a beaucoup théoriser, philosopher là dessus, je ne vais pas m’y mettre.

C’est alors que je me suis posé la question du pourquoi de ces billets hebdomadaires et donc de ce blog, par la même occasion. Attention danger! Car à se poser trop de question, on peut finir par ne plus rien faire. L’ami Cascador s’interroge sur l’intimité qu’il crée sur son blog. D’autres me semblent entrer dans une routine et moi aussi quelque part en étant lecteur régulier. Je pourrais suivre un même modèle, ce que j’essaie de rompre, souvent, comme d’autres rompent les blogs et les forums. Est-ce que j’ai chaque semaine un truc à raconter, voilà la question? Et bien oui, j’en ai mais ça n’intéresse pas tout le monde. Par exemple, je pourrais parler d’un banc d’étalonnage que je suis en train de concevoir avec un coût défiant toute concurrence, parce que la boite est toujours fauchée dans l’investissement….ça dériverait justement dans le sujet de cette industrie et ces pays qui n’investissent plus, parce qu’on ne regarde que le résultat court-terme, les mauvais indicateurs, qu’on …. suit des modes de management. Parce que dans le même genre je pourrais parler du nouveau type d’open space qui arrive en France depuis 6 ans, car déjà abandonné ailleurs : Le free seating, où personne n’a de place attitrée et plus ou moins créé par Andersen Consulting il y a 20 ans. Il y a longtemps que je pratique le SBF mais dans le bon sens, pour me rapprocher des équipes avec qui je travaille. Malheureusement, cette technique a souvent l’effet inverse car elle est trop libre et l’humain n’a pas tendance à aller aux autres.

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Ah tiens, c’est contradictoire puisqu’il suit… En effet, il suit d’abord ce qu’on lui dit de faire, quand ça lui plait et il se rapproche quand même de ceux qui sont comme lui, ce qui crée des groupes (lire aussi cet article). Et ça on connait bien…dans les réseaux sociaux puisqu’un gros réseau/forum finit par créer plein de petits clans et qu’on fait la course aux “amis”. Ah, il y a une étude bidon qui circulait dans les rédactions justement (suivisme) qui faisait croire que les français détestent les réseaux sociaux par rapport aux européens. Pas faux, si on me regarde aujourd’hui, mais les données ne sont pas fiables puisque basées sur des méthodes hétérogènes de divers organismes européens et ne tenant pas compte des primo-adoptants déçus. On se garde évidemment de détailler cela dans les articles mais ça fait vendeur. Le lecteur suit, évidemment. Comme quand on a dit que la tablette c’était bien, que le smartphone c’est la liberté (je vous conseille l’article de Seb…)… Tout ça n’est pas faux avec un internet qui se consomme comme une télévision mais aujourd’hui c’est justement la multiplicité des solutions qui est enrichissante. Il faut plus chercher, c’est sûr, mais on trouve sa solution en sortant souvent des sentiers battus. On ne trouve pas le bon PC au supermarché, avec son OS libre et fiable, ni même les logiciels indispensables à son métier… On ne trouve pas les meilleurs films de l’histoire à la télévision. On ne trouve déjà pas les bonnes sorties dans les multiplexes. Bref, suivre, ça peut être bien parfois mais faut se botter le cul pour en sortir, du rang.

Alors, j’en termine car j’essaie justement de sortir de ma petite routine, mon truc bien suivi. C’est un peu comme si j’étais un (très méchant) prof qui refait son cours de manière identique chaque année, sans changer une virgule, quelque soit la classe, ou le présentateur tv qui refait chaque année les même sujets. Je m’ennuie à me suivre moi même à force… C’est ma manière de casser le blog. Je n’ai pas encore décidé pour l’année 2018 mais ça murit doucement. Je veux sortir de ma zone de confort, quitte à être mauvais au début, à me planter. J’en suis sorti pas plus tard que cette semaine au boulot, en triturant du schéma électrique, de l’automatisme… Faut se lancer, après tout. Même si au final, tout le monde ne suit pas.

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Ecrit le : 21/10/2017
Categorie : reflexion
Tags : blog,Réflexion,sociologie,travail

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