Blog - Un peu de rigueur ne fait pas de mal
Maintenant que j’ai un beau paquet de billets d’avance sur ce blog, j’ai de quoi m’occuper d’autres sujets. Et c’est à ce moment qu’un peu de rigueur ne fait pas de mal dans ce que l’on fait, du tri de média à l’écriture et au partage de connaissance.
En effet, j’ai repris le tri de mes photos, dont beaucoup datent d’il y a un paquet d’années. Cela me donne l’occasion de faire du ménage avec mon fidèle XNView MP, dont l’avantage est justement d’être disponible sur tous les OS. Trier, c’est déjà noter ses photos, les classer dans des répertoires, et y ajouter des tags/étiquettes. C’est très rébarbatif et j’ai le défaut de ne pas le faire à chaque ajout. L’avantage de revenir un peu plus tard, c’est aussi de revoir les images avec un oeil neuf, sans l’émotion du moment, et de trouver de nouveaux détails à améliorer. Ainsi, je classe celles que j’ai à retoucher à part, je note les autres, je les recadre pour une autre version. Cette rigueur permet de retrouver plus facilement les fichiers pour des illustrations, par exemple. Après, pour le classement, certains utilisent la chronologie, je préfère des répértoires par lieu, ce qui croisé avec les tags, me permet d’avoir deux niveaux, au minimum, pour le classement.
Et puis, après avoir longtemps eu un simple fichier Excel/OpenOffice Calc comme** base de données de ma musique** (CD, et maintenant fichiers numérisés), je me suis décidé à mettre en ligne via des outils existants. Pour cela, j’utilise Discogs, une sorte d’équivalent à imdb pour la musique. Et comme j’utilise aussi Bandcamp, ça me permet de rajouter certains artistes découverts là bas, dans cette grosse base. J’avais testé d’autres sites comme Rateyourmusic, Sens Critique, Allmusic, Musicbrainz mais leurs bases sont très loin d’être à jour ou tiennent du bricolage mal fini (hasard je parle d’un site … libre :-( ). Discogs pousse très loin le détail et entrer un disque inconnu nécessite d’éplucher vraiment tout, d’être rigoureux dans ses entrées. Et comme c’est le seul site qui ait une application mobile qui fonctionne (avec scan des codes barre…même si cela manque de sensibilité), synchronisation de la base, etc…, cela me convient parfaitement. Le financement de tout cela se fait par un pourcentage des ventes sur son système d’échange de disque, et par la publicité. Il faut en passer par là pour une base devenue colossale (151 millions??) et le contrôle de la saisie est vraiment bien pensé…mais gaché par des doublons récurrents dûs aux codes fabricants. Le temps que je rentre mes 600 CD physiques et le reste, ça va m’occuper un peu cet été ou… cet hiver. Maintenant, il faut que je trouve un moyen de mettre les emplacements de rangement (par des notes perso, peut-être?). Et je vois que discogs a une déclinaison livre et cinéma. J’ai choisi aussi cette base car elle a des moyens d’exportation donc, on peut très bien reprendre sa base ailleurs. Après, c’est pensé collectionneur, mais bon…
Pour les livres, j’ai préféré Babelio car cela tient à la langue, les autres privilégiant les titres anglo-saxons. Je n’ai pas eu encore besoin d’inclure de nouveaux ouvrages car justement, leur base est alimentée par les nouvelles sorties, les éditeurs jouant aussi le jeu. Le succès de ce genre de choses passe aussi par le relationnel avec “l’industrie”. Si je tentais un parallèle informatique, je dirai que c’est un peu comme si le succès de GNU/Linux tenait à la fourniture des pilotes par les constructeurs de matériel…Oups, disons que j’ai rien dit. GNU/Linux n’a pas su se rendre aussi indispensable que les sites de bases de données et c’est dommage. En même temps, je ne donne pas cher de la peau de certains des sites que j’ai cité auparavant. Beaucoup vivent encore dans l’ancien monde, celui d’un internet consultable sur PC, peu dynamique….et ils mourront. D’autres prennent une orientation tellement commerciale qu’ils oublient l’utilisateur. Mais malgré l’utilisation de ces sites, je conserve la propriété des critiques, me contentant souvent de notes. C’est aussi là que tu prends conscience de la rélativité des notes, et je ne vais pas l’apprendre aux profs qui sont en plein dedans en cette période de fin d’année et d’examens. Mon 7/10 ne vaudra que 5/10 chez quelqu’un d’autre ou vice versa.
Mais question rigueur, j’ai aussi des déceptions qui tiennent peut être trop à moi. J’ai emprunté une série de BD récemment qui prend pour trame les invasions des Huns en Europe (au 5ème siècle pour être précis, juste avant la chute de Rome). Depuis mon adolescence avec les Alix de Jacques Martin, en passant par la lecture de livres d’histoire, j’ai souvent versé dans cette vulgarisation historique. Mais cela nécessite un minimum de rigueur concernant la chronologie, par exemple. Je ne suis pas un puriste mais quand même. Quand je lis par exemple des allusions au jeu d’échecs dont la codification est plus tardive, des termes rappelant plus Genghis Khan que les Huns, je me dis que ça commence mal. Et c’est cousu d’approximation de plusieurs siècles (Genghis Khan, c’est quand même 7 siècles d’écart !). Comme en plus ça verse dans le racolage éhonté (sexe, violence, manipulation, ça fait vendre….) avec un scénario qui tire inutilement en longueur, je n’ai pas poursuivi l’aventure jusqu’à la chronique. Donc je vous laisse deviner le nom de cette série.
La rigueur, c’est aussi, comme je le vois chez Cyrille et ses aventures de KDE (vous connaissez l’adresse, il y a au moins 4 posts…), proposer du Desktop en GNU/Linux avec une finition irréprochable. J’ai déjà pu exprimer ce que je reprochais à XFCE, laissé dans une faille temporelle d’il y a 15 ans… Depuis je suis sur Mate dont j’apprécie (pour l’instant) la sensation de bonne finition de l’ensemble, dans son intégration sur Debian. En lisant la dernière chronique de Frédéric sur la MX-Linux, je me demandais vraiment l’intérêt de cette distribution par rapport à de “grosses machines” sur lesquels il y a développeurs, communauté, support à foison. Il faut vraiment un truc irréprochable pour faire une distrib orientée desktop. Pour d’autres activités, on peut viser autre chose, c’est sûr (pas le graphisme ou la musique, par contre). Mais ne nous leurrons pas, il y a et il y a déjà eu des finitions douteuses dans d’autres environnement non libres. Windows Me ou Vista par exemple, c’est pas du foireux? Certains bricolages forcés dans les premiers OSX, c’était pas proche de l’inacceptable? J’ai tendance à penser qu’il vaut mieux ne pas mettre quelque chose, si on n’est pas sûr que ça marchera tout le temps. D’où le débat sur KDE Neon, ou d’autres distribs qu’on peut imaginer en avance de phase mais pas conçues pour de la production. Distrowatch pourrait peut-être penser à une sous classification, si au moins les créateurs des distribs ont le courage de regarder leurs réalisations en face. Il n’y a rien de honteux à être en version béta ou en recherche d’une solution innovante. Et coté utilisateur, la rigueur c’est éviter de mélanger Gnome et KDE, Qt et GTK. A méditer…
Et comme j’aime bien tourner en rond, je reviens au premier sujet, la photo. C’est effectivement une activité où la rigueur est nécessaire. Il faut arriver au point où la maîtrise technique est devenue telle que l’on oublie la technique et pour cela, il faut prendre le temps d’être rigoureux, ce qui est bien plus facile en numérique : On peut recommencer encore et encore jusqu’à avoir le résultat souhaité (ou s’en approcher, surtout si le soleil rend l’écran peu lisible). Il faut donc du temps et l’avoir au bon moment, celui où la lumière est optimale. Compter sur la retouche, sur la béquille numérique, c’est une erreur que l’on apprend vite. Avec la banalisation de la photo, présente partout, auprès de nous à tout moment, l’éducation à l’outil est oubliée. Il faut pourtant ajouter des éléments culturels propre à des régions, qui font qu’une photo appréciée à un point du globe, sera oubliée de l’autre coté. Les algorithmes de flickr, instagram ou 500px ne détectent pas tous les petits chef d’oeuvre. Au delà de la rigueur nécessaire, il y a le coup d’oeil, la patte de l’artiste, ce qui ne s’apprend pas toujours avec le temps. Et puis, on peut prendre le parti d’un style, faire granuleux, surexposé, flou volontairement pour exprimer quelque chose. Le manque de rigueur apparent devient aussi de la rigueur. En musique, on retrouve aussi ce phénomène dans des styles qui paraissent foutraques ou brutaux et qui nécessitent pourtant une extrème rigueur. Je me suis bien amusé l’autre jour à entendre l’animateur Naguy se faire remettre à sa place par un de ses invités radio fan de hardcore.
Rien à voir, mais j’avais envie de terminer par ça, en musique, parce que j’ai pris une claque hier sur le live du Hellfest avec ce groupe mythique de la scène Death.