Automobile - Et ma vignette, tu sais ce qu'elle te dit ?

Voilà, ça fait donc une semaine que j’attends ma vignette Crit’Air. Et lorsque je regarde comment a été ficelée cette affaire, je m’interroge.

Il y a donc eu 6 niveaux définis, le tout basé en théorie sur les classifications Euro de pollution, mais qui revient finalement à utiliser les années. Cela revient donc à rejeter des anciennes voitures qui n’ont pas encore le statut de véhicule de collection et qui sont utilisés plutôt par des personnes n’ayant pas vraiment le choix. La mesure n’étant accompagnée d’aucune aide, cela fait grogner pour le creusement des inégalités. Avec la “gentrification” en cours dans les grandes villes, ce n’est pas forcément étonnant.

Mais ce qui me choque n’est pas seulement le délai de livraison ou cette inégalité, ni même dans la volonté de se passer du diesel en ville (ce qui n’a effectivement pas de sens d’exister). La mesure est tellement mal faite qu’un Range Rover V8 Essence de 550ch est mieux classé qu’une Toyota Prius hybride de 2ème génération (2006). L’un rejette 298g CO2/km tandis que l’autre ne rejette que 109g CO2/km si l’on compare la même norme de mesure. Pour les NOx, ces fameux gaz très nocifs, il n’y a eu qu’une baisse de 20 mg/km entre les Euro IV (niv Critair 2) et les Euro V (niv Critair 1) pour les essences, et on admet des véhicules en Niv critair 1 diesel avec 3 fois ce taux ! La seule différence entre l’Euro IV essence concerne les particules (ce qui ne concerne que les mélanges pauvres, très rares dans les ventes) et les Hydrocarbures non méthaniques qui eux ne sont pas comptabilisés en Diesel. Ce dernier rejet influence plus le climat que la santé. Il est donc difficile de comprendre pourquoi on n’a pas su faire autrement.

En effet, dans la base de données des cartes grises, on a toutes les typologies véhicules avec leurs rejets normalisés. On sait donc faire un tri plus fin et plus pertinent pour virer tous les gros SUV polluants des villes, tolérer des petits véhicules essence plus anciens. Cela aurait en plus favorisé nos constructeurs nationaux, pas si maladroits que cela sur l’essence, plutôt que les constructeurs allemands. Il ne fallait pourtant pas sortir de la cuisse de Jupiter, de Saint-Cyr pour trouver ces données des normes de pollution Euro, ou ouvrir sa carte grise pour comprendre ce qui y est inscrit. Il y a du ménage à faire dans les cabinets du ministère des transports et de l’environnement, toute orientation politique confondue.

Car bilan de tout ça, on interdit seulement la catégorie 5, soit à peine 9% des véhicules, ce qui n’aura quasiment aucun effet avec les dérogations et laxismes des contrôles habituels. D’autres villes que Paris mèlent ces vignettes avec les numéros de plaque ce qui devient proprement incompréhensibles. Si on ajoute la mauvaise foi française habituelle, ça sent la mesure coûteuse et innéficace alors qu’il était si simple par un simple croisement de données de faire un vrai tri. Je veux bien le faire moi même, madame la ministre, au prix où est facturée la prestation aujourd’hui.

Mais c’est vrai que dans le même genre, on a toujours des centres de contrôle techniques qui ne savent faire aucune mesure sur des véhicules hybrides, 13 ans après le début de cette technologie. Ils permettraient pourtant de tenir des statistiques sur l’état et les rejets des véhicules anciens. On ne sait au jour d’aujourd’hui pas garantir les mesures en conditions réelles sur les polluants que sont les NOx, contrairement à ce qui a été dit dans la presse, les matériels concernés n’étant pas validés par les instances ou associations qui suivent cela en Europe ou aux Etats-unis. Cela devrait être le cas au mieux en milieu d’année sur une des marques fabricante. Alors en attendant, la vignette ne pourra pas grand chose…


Ecrit le : 23/01/2017
Categorie : automobile, environnement
Tags : Automobile,écologie,critair,environnement,pollution,vignette

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