Musique - Jane Monheit - In the sun (2002)
J’ai découvert cette artiste un peu par hasard, à l’époque de la sortie de cet album. Une voix chaude, un jazz facile d’accès, des classiques et des arrangements pleins de chaleurs : Il n’en fallait pas plus.
A l’époque, la chanteuse d’Oakdale n’a que 25 ans…et déjà 2 autres albums derrière elle. Premier prix de l’institut Thelonious Monk en 2000, c’est une surdouée, bercée aux classiques mais aussi aux rythmes sud-américains, ce qui se ressentira dans sa carrière. Ici, elle aborde la musique brésilienne. Pourtant cela commence avec un “Just squeeze me” de Duke Ellington que chantait la grande Ella Fitzgerald, à qui on la compare. Elle a le bon goût de ne pas en faire une démo vocale. C’est doux, chaud, parfait pour débuter un album. Le “Chega de Saudade”, bilingue et composé par Jon Hendricks et Vinicius De Moraes nous annonce ce métissage musical à venir. La voix de Jane Monheit accompagne parfaitement les arpèges de guitare. Un délice. “Once I walked in the sun” revient dans le classique, un jazz plus pop concocté par le faiseur de hits Will Jennings (My heart will go on de Céline Dion…). La voix du chanteur brésilien Ivan Lins est presque anecdotique et de trop. Tout cela n’est pas assez bossa nova à mon goût. Mais on a droit à du Leonard Bernstein (et Alan Broadbent) ensuite, d’une facture très classique pour ce “Some Other time”. Un retour dans le temps des comédies musicales qui me va parfaitement. Il y a la douceur, la puissance, la rondeur de cette voix déjà si mature. Mais mon petit bonheur continue avec un “Cheek to Cheek”, ce classique parmi les classiques. Ici, il est arrangé d’une manière étonnante, plus sautillant, plus funky. Ca groove, ça swingue et je m’imagine à nouveau Fred Astaire improviser avec Ginger Rogers.
Toujours dans les classiques, on a le “Tea for Two” d’Irving Caesar et Vincent Youmans, créé pour Vicky Autier. On reste ici dans une douceur jazzy. “Love has no pride” est par contre beaucoup plus pop rock et pour cause puisqu’il s’agit d’un titre créé pour Linda Ronstadt, une chanteuse folk-country bien connue. Ici c’est plus Gospell et toujours magnifique. “Começar de Novo” est encore l’occasion de retrouver le Brésil et Ivan Lins. Je ne suis pas fan de cet arrangement grandiloquent qui alourdit une jolie mélodie mais quelle technique ! Le portugais lui sied parfaitement. “It Never entered my Mind” est encore un classique jazz créé pour Peggy Lee en 1957. C’est une ballade lente où les graves de Monheit sont un ravissement. Avoir ralenti le titre était une bonne idée. Le Schwartz&Dietz “Haunted Heart” nous ramène bien plus dans les années 50 avec les arrangements d’Alan Broadbent. Il y a vraiment de quoi hanter un coeur. Au point que j’ai du mal à terminer avec le “Since you’ve asked” de Vince Mendoza.
Ce n’est pas le meilleur album de Jane Monheit, c’est sur mais avec cette alliance de classiques, de rythmes brésiliens suaves et chauds, ça me paraît des plus accessibles. Alors bien sûr, il faut apprécier les classiques du jazz, le easy-listening, les ballades lentes et ce type de voix. Certains s’y ennuieront mais je reviens toujours avec délice sur cet album.