Le personnage de Jérôme Moucherot est récurrent chez Boucq depuis les années 80. Si j’ai choisi de le présenter à travers ce 3ème tome, c’est … mon problème !

Car je vous fais entrer ici dans le monde de l’absurde, dans l’humour si particulier de Boucq, que j’ai déjà traité ici . Il faut que je vous présente notre héros, agent d’assurance dans le civil, à moins qu’il ne soit “Tigre du bengale”, comme le dit sa femme. Dans la jungle de son monde, il arbore son costume léopard et son … stylo dans le nez. Normal, pour signer plus vite un contrat d’assurance.

Je ne conseille pas spécialement de commencer par ce troisième tome, le premier permettant quand même de bien comprendre le personnage et cet univers. Mais j’ai un attachement particulier à cette aventure dans les “nuages”, la poésie et l’onirisme qui s’en dégagent. L’histoire ? “Yaouhhh ! C’est les vacances ! Mais pour le tigre du Bengale, ce n’est pas une sinécure. Après avoir ragaillardi par un exorcisme psychomoteur sa petite 4 CV fragile des nerfs, le voilà embarqué dans une aventure périlleuse où les non-sens giratoires des itinéraires bis passent par les fils à haute tension. …”. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’éditeur.

Vous voilà bien avancé, non ? Si je voulais donner quelques pistes, je dirais que ça parle du risque de l’uniformité, de la technocratie, des chemins bien tracés, de l’écologie. Il faut voir notre 4CV apeurée se transformer en reine des airs, notre héros surfer sur les nuages et tout cela dans un univers décrit avec force détails. Des allusions, des clins d’œil, il y en a plein chez Boucq et cet ouvrage n’y manque pas. Alors bien sûr, si vous n’avez pas eu votre livraison de second degré, d’humour absurde, de surréalisme, ce n’est pas pour vous. Mais sinon, vous aurez peut-être envie d’autres virées dans la jungle qui vous entoure, de peindre une 4CV en rose et d’imaginer des formes de nuage improbables.