BD - A la vie de L'Homme étoilé (2020)
Cet auteur n’a pas besoin de cet article pour remporter du succès avec cet ouvrage. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas en parler.
Comme plus de 100 000 personnes, j’ai découvert “L’homme étoilé”, Xavier dans le civil, sur Instagram il y a à peu près un an. Il faut dire que je fréquente peu ce réseau sinon pour suivre des auteurs de BD, maintenant des gens comme Boulet ou encore Lisa Mandel, par exemple. L’homme étoilé a la particularité d’être infirmier en soins palliatifs et raconte son expérience au quotidien dans des vignettes et petites histoires sur Instagram. Son trait est épuré (avec le temps) et toujours marqué par l’humour. Ah oui, il est belge mais c’est un détail, non ?
Comme je m’en doutais, cet album regroupe ces histoires lues sur Instagram dans une sélection assez homogène. On y ajoute parfois de la couleur au trait en noir sur fond blanc. Je n’ai pas eu de surprise et en cela, l’ouvrage pourrait décevoir un fan qui s’attend à de la nouveauté. Il y a quelques ajouts toutefois et puis lire sur papier, ce n’est pas pareil que sur un téléphone. On a tout d’un coup et ce regroupement crée une émotion différente. Par exemple, on y remarque la place de la musique et du Hard rock : Queen, Kiss, Guns n Roses, ce n’est certainement pas pour me déplaire. Mais ne tournons pas autour du pot, cette BD montre surtout ce que sont les soins palliatifs, cet accompagnement jusqu’à la mort d’un patient, lorsqu’il n’y a plus rien à faire.
Pour avoir vécu cela récemment en dehors de ce service, cela me touche particulièrement. Et puis je pense à tous les soignants qui se donnent au maximum pour toutes les personnes souffrantes et malades malgré des salaires de misère, un manque de reconnaissance de l’état, et même des médias qui préfèrent parler commerce… ce qui ne cesse de me mettre en colère. Alors ces belles histoires de patients en fin de vie me font sourire, pleurer, rire. Il y a une infinité d’histoire, de méthode et on ne parle pas trop des traitements, médicaments utilisés. On parle du relationnel entre humains, du temps passé aussi, ce que l’on refuse très souvent à cause des sous-effectifs.
Les pages sont parfois un peu vides et épurées mais finalement, ça ne me dérange pas. Cela participe à cette sensation d’apaisement à la lecture et laisse justement une respiration. C’est le genre d’ouvrage où l’on aimera revenir, en lire quelques extraits puis le refermer pour le reprendre encore et encore. Il y a aussi cette douceur du trait, cet humour et autodérision parfois, ce contraste entre le physique de Xavier que l’on imagine autrement et ce qu’il est au fond. Je ne pense pas que l’on puisse être déçu à la lecture, ou bien que ce soit presque trop court malgré l’intensité des émotions. Et puis cela amène à parler de notre relation à la mort, un tabou encore. Je sais que cela fera hésiter certains pour l’achat/l’emprunt du livre. Mais il ne faut pas se voiler la face, nous y passerons un jour. Pas forcément en soins palliatifs mais savoir qu’il existe cela, ça fait aussi du bien, dans ce monde souvent si dur.
P.S. : Le succès et la médiatisation aidant, j’ai eu du mal à le trouver dans mes librairies habituelles.. Il y a de gros réseaux qui ont du stock apparemment.