BD - La Balade de Yaya de Jean-marie Omont et Golo Zhao (2010)
La bd jeunesse recèle parfois de petits trésors qui peuvent ravir les plus grand. Ainsi en est-il de cette série de petits livres au format à l’italienne.
Je suis tombé en ravissement devant ce dessin et surtout la mise en couleur de Golo Zhao. Si le dessin des personnages est proche du manhua, le reste s’en éloigne avec une telle richesse dans les décors, la palette utilisée qui est dans les tons de l’aquarelle. Le format à l’italienne est parfaitement utilisé dans la découpe des planches avec de magnifiques panoramiques sur le Shanghai de l’époque…
Car cette BD puise dans l’histoire de la Chine durant la seconde guerre mondiale et même avant puisque c’est ici l’invasion japonaise en 1937 à Shanghai. On doit la création des personnages à Patrick Marty et Charlotte Girard. Le premier est un amoureux de la Chine et a déjà traité de sujet historique chinois comme dans Juge Bao. La seconde.travaille ici avec Jean-Marie Omont comme co-scénariste. Et le scénario est riche en rebondissement dans cette série disponible aussi en intégrale (3 volumes au lieu de 9). La petite Yaya est une enfant gâtée douée en piano et qui a le don de parler à un oiseau. Tuduo est un enfant des rues sous le joug du brutal Zhu et de ses sbires. Les parents de Yaya veulent fuire avec elle à Hong-Kong devant la guerre qui arrive. Mais Yaya fait une fugue pour aller à une audition de piano. Elle se retrouve sous les bombardements japonais et ne doit son salut qu’à Yaya. Arriveront-ils à survivre, à retrouver les parents de Yaya ?
Si cela s’adresse à un jeune public, il y a quand même cet environnement de guerre. Le dessin évite la violence et le sang mais il y a quand même quelques morts. Il y a également la brutalité de Zhu et de certaines scènes ou Tuduo est battu. Il faut être à la fois réaliste et accessible, ce n’est jamais évident. Avec ce duo d’enfant et d’environnement de guerre, on pense à ce classique de l’animation qu’est Le Tombeau des Lucioles. Nous en sommes quand même loin pour ce qui est du drame, mais plus proche de séries animées comme « Princesse Sarah » dans le déroulement. Une histoire classique mais superbement réalisée par cette équipe franco-chinoise.