Il fait partie des classiques du Manga, maintenant et son thème, pourtant rabâché, n’a pas vieilli. Peut-être parce que malgré 10 tomes, le scénario a été soigné.

Le thème, c’est l’invasion d’une espèce extra-terrestre (commandée par qui? Dieu, la nature ? ) qui vient s’installer dans le cerveau des humains pour en prendre le contrôle comme des … parasites. Ces parasites se nourrissent de notre sang mais ont aussi besoin du sang d’autres humains, qu’ils s’emploient donc à tuer. Parmi les victimes, un lycéen, Shinji, ne va pas avoir son cerveau contaminé mais juste son bras droit. Et il va donc devoir cohabiter avec ce parasite, apprendre à les connaître et les combattre.

J’avais aussi parler d’un autre manga plus récent sur le même genre de thème, Last Hero Inuyashiki. Il y en a bien d’autres depuis et ce n’est pas non plus l’inventeur du genre. En bons insulaires, nos amis japonais traitent souvent d’envahisseurs venus d’ailleurs. Leur histoire plaide aussi pour cela. Mais ici, ce n’est pas seulement un combat entre l’adolescent un peu effacé qui se révèle et les monstres. Il y a d’autres dimensions dans ce récit. La première est de voir la place de l’homme dans la nature. Plusieurs fois, l’histoire questionne sur ce pouvoir de l’homme de prendre la vie à des animaux ou à la nature selon son désir, pour sa propre survie. Les parasites ne font que reproduire cela à leur échelle, leur proie étant l’humain. On parle donc du spécisme en toile de fond. Si le genre est un seinen, il flirte parfois avec le shonen puisque le héros est un adolescent avec quelques problématiques comme le premier amour, la place dans le lycée, … la coupe de cheveux.

Sur 10 tomes, il y a un peu plus de 10 rencontres face à des « ennemis ». Il y a des rebondissements et on a aussi le classique triangle amoureux entre la girl next door Murano, Shinji et l’étrange et provocante Kana. Notre héros suit une sorte de parcours initiatique entre l’adolescence et l’age adulte. Il a le questionnement sur l’utilisation de ce super pouvoir, comme un super héros. Il y a aussi la super méchante, celle qui semble tout manipuler et qui apparaît dans le tome 2. Quelques personnages secondaires interviennent dans cette trame narrative plutôt réussie. Malheureusement, le dessin a un peu vieilli, souvent très simple (mais pas aussi abouti qu’un Jiro Taniguchi), avec des looks bien années 90. Les visages sont peu variés et on s’y perd un peu. Le dynamisme des scènes d’action est là, donnant un côté inquiétant à ces parasites qui, sans cela, paraissent drôles voir ridicules. Il y a aussi quelques longueurs avec un ou deux tomes de trop, sans doute mais on se passionne vite pour cela.

Comme on massacre de l’humain joyeusement, on tombe vite dans le gore, le paroxysme étant l’attaque du lycée par Mr A. A déconseiller aux personnes sensibles. Cela fait aussi partie des choses assez habituelles dans le manga japonais. Après tout, il n’y a que la France pour avoir censuré Hokuto No Ken. Cela reste donc très actuel pour nous et malgré son âge, peut encore passionner un lecteur d’aujourd’hui. Pour les moins lecteurs, il y a eu des adaptations en animé et en film. Sans compter les rééditions en plus ou moins de tomes. Quant à la fin, elle n’est pas forcément celle que l’on attend…