Musique - Vast - April (2007)
Encore un de mes albums de chevet, presque l’artiste de chevet pour moi…C’était son cinquième album et il me touche toujours autant, sans que je cherche forcément des explications.
Vast, c’est Jon Crosby, virtuose multi-instrumentiste précoce. Plutôt un artiste de studio qui aime tout maîtriser qu’un artiste live, pour ce que j’ai pu en voir. Mais quel compositeur. April, c’est un album plus épuré, moins démonstratif que les deux premiers du projet VAST. C’est inclassable, même si c’est plutôt rock, avec de la folk, de la pop. Toujours bien produit même s’il tatonne (voir toutes ses digressions sur les morceaux qu’il met sur son site).
L’un des titres phares de l’album, pour moi, c’est le “Dedicate (a place for me)”, titre de rupture, c’est vrai mais qui transpire la sincérité, la souffrance et la beauté. Quoiqu’en fait, il y a “Everything passing by” aussi et son côté lancinant répétitif. Oui, Jon n’est pas forcément du genre joyeux dans ses titres mais les plus belles chansons ne sont-elles pas les plus tristes ? J’aime ce crescendo dans ce morceau, cette sorte d’explosion comme une délivrance. Il y a toujours de la nostalgie dans ces chansons, et une recherche du lendemain. “Sunday I’ll be gone”, c’est un peu ça aussi sur une rythmique plus enlevée, un chant plus aigu. Mais il aime aussi revenir à des racines blues, ses racines comme dans “Frog”, plus sombre, à fleur de peau . “The humans have screwed us the human way”. Il a parfois aussi ce côté Doors…
Je craque toujours sur ses mélodies simples au piano comme “One more day”, toujours sur du passé, une rupture. Mais je suis toujours embarqué sur les mélodies aussi évidentes que “tattoo of your name”. C’est comme avec Tom Petty, cela parait facile mais tellement profond. C’est une histoire à chaque fois, que l’on devine. Un peu de nous qui part en lambeaux. Cet album est presque parfait, même dans des moments qui paraissent faibles. Il y a toujours de quoi s’y raccrocher. Il est sans doute plus blues-rock que d’autres et d’ailleurs il fera un virage plus rock dans la même époque dans un projet parallèle. Je parlais des Doors, jetez une oreille à “I’m too good”….”In my dreams, I was lost”, crie-t-il avec rage. La rage elle est dans “I’m a Vampire” comme une incantation. Il y a d’ailleurs toujours ce côté mystique, ces sonorités indiennes qui traînent subrepticement. Autant vous dire que lorsque cela s’arrête au 12ème titre, j’ai déjà mis le lecteur en mode replay depuis longtemps. C’est doux, c’est calme, et pourtant on sent cette souffrance intérieure. Même maintenant je me surprend à le redécouvrir encore autrement.
Je dois avouer qu’il s’est un peu perdu ces derniers temps mais ce n’est pas grave, il y a au moins 5 albums à ne pas rater, chacun pour des raisons différentes tout en restant cohérents les uns avec les autres.