A force d’entendre parler de cette autrice, j’ai finalement porté mon choix sur son dernier ouvrage, parce que le thème, l’envie, ….

Je n’avais plus trop en mémoire la chronique de ma consoeur et ça tombait donc bien après deux gros thrillers. Le livre est court, mais il est intense. Alors ça parle de quoi ? Parce que Catherine Dufour touche à beaucoup de genres…

Claude venait d’atteindre 40 ans. Après avoir longtemps travaillé comme opératrice de saisie sur Paris, elle avait papillonné dans un marché du travail défleuri par le numérique – en vain. Pôle Emploi l’avait soutenue un moment, toujours en vain. Elle avait pourtant suivi toutes les formations proposées, tous les ateliers, et même un séminaire de quatre jours, animé par une certaine Colombe Flenche-Rian et intitulé » les principes du lobbying, du mentorat et de la cohérence cardiaque pour faire (re)décoller sa carrière ». Claude avait abouti au RSA. Le loyer de son studio à Issy-les-Moulineaux était désormais hors de sa portée ; il fallait qu’elle s’en aille.

Ok, vu comme ça, on ne sait pas trop où ça va… Et si je vous dit qu’elle part dans une sorte de manoir hanté dans la campagne profonde et sombre, pour enquêter sur la disparition d’une famille sur ordre d’un mystérieux américain? Ah là on voit déjà mieux qu’il y a du fantastique, du policier en plus du côté social entrevu plus haut. Oui mais on se dit que ça va être triste, sombre, angoissant… Que nenni, c’est même plutôt humoristique car après la peur initiale, un film d’horreur, ça me fait rire, moi. Oui, j’ai ri sur des films comme Hostel ou Halloween. Alors justement, c’est plein de références cinéma et littéraires dans la première partie comme une sorte d’hommage au genre. Et notre héroïne est plutôt amusante, en plus d’être atypique.

On l’imagine manier la binette, car en plus de chasser les fantômes, elle donne dans l’horticulture. Pas d’ectoplasme à la ghost-busters, malgré l’humour. Mais on s’amuse avec ces apparitions qui se télescopent avec des histoires locales, des légendes, des inimitiés et la vie personnelle de notre Claude. Ce n’est pas loin d’être l’intrépide Claude du club des cinq. Ce qui fait qu’on passe un bon moment entre tous ces genres, sans savoir trop tôt où elle va nous mener avec sa verve. Peut-être bien qu’en le lisant toi-même, lecteur, tu arriveras à en savoir plus ? Rien que la signification du titre…

A voir aussi, l’interview.