BD - Là où la mer murmure de Keiko Ichiguchi (2010)
Cette adaptation d’une oeuvre italienne, par une mangaka japonaise, se passe entre France et Italie. Difficile d’en parler sans lever le voile sur le secret d’une histoire très sensible
Un petit village italien, au bord de la mer. Marina a 3 ans quand Claudia, sa mère, meurt en tentant de la sauver de la noyade. C’est du moins ce que son père raconte. Depuis elle voit sa mère dans des cauchemars. Cet été, elle fait la rencontre d’un Français, José, sur cette même plage, sortant de l’eau et il va tout débloquer. Elle se souvient que sa mère est française mais que finalement, elle n’en connaît rien. Avec José, là voilà sur les trace de son passé et de celui de cette “Claudia” qui n’est pas celle qu’elle croyait.
S’il faut que je dévoile un peu du secret, et bien ce “one shot” parle aussi de la folie. C’est touchant, sensible et plutôt inédit dans ce type d’ouvrage. Le style de Ichiguchi Keiko est plutôt Shojo (on la connaît sous le pseudo Keiko Sakisaka) mais on ne s’attarde pas sur une romance adolescente. Cette autrice travaille en Italie, pays d’accueil d’autres autrices japonaises, d’ailleurs. On a un dessin très travaillé et détaillé, avec quelques clins d’œil à l’architecture italienne de la renaissance, toujours inspirante.
J’avais été séduit, encore une fois, par la couverture, plutôt rêveuse, puis en lisant l’histoire, ce mystère et ce secret très lourd. C’est un ouvrage pour adulte pour justement ce terrible secret que l’on peut avoir du mal à comprendre. Si vous cherchez un peu, vous saurez rapidement de quoi il s’agit mais je préfère parler de cette quête de son passé qui construit notre héroïne, la fait enfin sortir de son enfance et de son adolescence qui semblait insouciante. On peut l’opposer à sa “demi-soeur” dans l’histoire, et sa belle-mère très prévenante qui tente de garder de l’unité dans cette famille. Entre Adriatique et Atlantique, un joli voyage maritime aussi, parce que la mer est celle qui sait tout, à qui l’on confie beaucoup.