Blog - Raffiner Ses Sources
Périodiquement, je fais un petit rappel sur les flux RSS, cet outil d’apparence austère mais qui est terriblement efficace pour qui veut multiplier les sources d’informations sur différents sujets.
Dans cette période très troublée, l’information est essentielle. Il y a tout intérêt à avoir différentes sources pour recouper et se méfier des choix éditoriaux et autres algorithmes. Car je vois 3 catégories dans les internautes et même humains :
- Celles/Ceux qui restent bloqués sur une chaîne télé, un site unique, un seul journal, voire un petit peu plus mais de même bord politique.
- Celles/Ceux qui lisent à partir de réseaux sociaux ou de google news et autre agrégateur d’information.
- Celles/Ceux qui utilisent les flux RSS pour mélanger différentes sources de leurs choix…ou alors qui ont le courage de lire différentes sources papiers auxquelles ils/elles sont abonnés.
Pour les deux premier(e)s, l’enfermement dans une bulle d’information confortable est garanti et ne permet pas une vision réaliste du monde. Pour les troisièmes, il y a déjà plus de chance de ne pas s’enfermer, même si on peut choisir de ne pas lire des sources d’opinions à l’autre extrême de ce que l’on est. (J’avoue, je goûte peu les médias d’extrême droite). Vous l’aurez compris, j’essaie de me maintenir dans cette troisième catégorie et cela n’a rien de simple avec trop de sources qui se recopient. Je suis donc obligé de mêler deux langues pour être complet, plusieurs pays ou régions. Vous aurez vu aussi dans ma revue de média que je mets des liens du courrier international. J’y fus abonné quelques années mais cela reste aussi comme la deuxième catégorie, un journal avec un choix éditorial et des sources définies, triées qui ne dévient que peu de la ligne directrice. Au moins peut-on sentir quelques avis extérieurs sur des sujets communs. J’y ajoute quelques médias disponibles par la box, même si parfois c’est de la propagande d’états autoritaires. Mais sur la seule source “internet”, je passe donc par ce fameux flux RSS.
Je ne vais pas rentrer dans la technique pour décrire comment c’est fait. C’est une manière de diffuser les articles dans un format balisé, défini, structuré pour que des outils les retranscrivent à l’écran, que ce soit sur mobile, PC, Mac, site d’agrégation, etc. On repère ça sur les sites avec ce petit logo qui est souvent en orange, comme ci-dessous sur le présent site :
J’ai vérifié ici que ça respecte le standard RSS car on dérive parfois. Et pour lire tout ça, j’avais parlé de quelques outils. Pour ceux qui restent sur Wordpress.com, par exemple, il y avait la possibilité d’ajouter des flux. Mais ça reste limité en taille, en rafraîchissement et options de lecture. Une initiation. Je conseille plutôt de débuter avec des sites spécialisés comme TheOldReader ou Innoreader qui restent relativement respectueux de nos données et sont surtout très lisibles et configurables. J’ai testé d’autres choses par le passé mais c’était soit peu lisible, soit peu respectueux des données utilisateurs. Et même le projet Flus ne m’intéresse pas vraiment pour ce qu’il rajoute aux RSS. Il faut savoir que ça existe et ça peut aussi intéresser ceux qui en veulent un peu plus.
Giacomo Favretto - Feeding the pigeons (1870)
Plus récemment, j’ai eu envie d’un peu plus de liberté sans héberger moi même un lecteur RSS. Il se trouve que mon C.H.A.T.O.N.S préféré a ouvert une instance FreshRSS. Me voilà donc à utiliser “Zflux” chez la mère Zaclys et après une période d’adaptation, un choix d’affichage, j’y ai trouvé mon compte. Je n’avais pas trouvé la fonction Flux de Nextcloud très pratique, par contre. Forcément, quand on choisit un lecteur RSS, il y a une histoire de goût et ça ne se discute pas. J’aime bien avoir un petit peu de l’article, une photo, pouvoir faire défiler ça sur le flux complet ou sélectionner la source que je veux, mettre en “lu” selon une date etc…
Le danger du flux RSS, c’est d’avoir trop de sources, surtout que certaines sources produisent des centaines d’entrées par jour. J’ai gardé une source française, une source pour le continent africain, une pour l’Asie, et quelques unes pour les USA dans des créneaux spécialisés. Je mélange évidemment les genres, entre l’information, la technique, les blogs (moins actifs encore…) etc. Et je trouve que passé 250 articles par jour, c’est trop chronophage pour moi. Je vais me caler un temps de lecture dans la journée, voire deux puisque évidemment, les horaires sont différents selon les sources. Je prends le risque en survolant la liste de rater des choses, déjà. Et si je n’ai pas le temps de lire tout de suite, je vais mettre de coté. Pour cela aussi, il y a le choix des armes. On peut utiliser Pocket qui appartient aujourd’hui à la fondation Mozilla et est privilégié dans Firefox. Mais j’ai aussi utilisé Wallabag qui a juste l’inconvénient de ne pas être souvent proposé dans les sites cités plus haut comme partage possible. Il y a des applications et plugins sinon. Je citerai aussi Shaarli, l’outil de Sebsauvage, qui peut être utilisé pour stocker, partager des liens.
Avec tout ça, on est armé pour ne pas avoir trop de temps pris par cette lecture/ce visionnage de l’information. On ne reçoit plus de notifications non plus car l’immédiateté c’est le mal. Il faut effectivement savoir prendre du recul. L’actualité récente a pu montrer que ça ne suffit pas et que ce qui était dit quelques jours avant s’est vu contredit vigoureusement par la décision d’un homme dont on peinera comme d’autres à comprendre les limites. Mais nos limites sont sans cesses repoussées par la variété de ce que l’on peut, encore, trouver en RSS. Je conseille de faire un petit ménage annuel pour enlever ce qui ne sert plus, se poser encore des questions sur les thèmes intéressants et éventuellement de rechercher de nouvelles sources. Car il se crée de nouveaux médias qui n’oublient pas le bon vieux RSS, quand d’autres perdent le fil au gré des rachats par des groupes de médias.
Il y a de quoi discuter ensemble de ses meilleurs sources. Mais en attendant, on peut se remettre de l’actualité en écoutant de la musique.
Bande son : Insane in the brain