Culture - La revue 2024 ep.4
Un été studieux et une rentrée détendue, voilà ce qui a primé…et parfois à travers de très longues sagas. L’occasion aussi de faire un tour dans les Virtual Console de la Switch et d’écouter des sorties du moment…De quoi se poser des questions sur ce ronronnement dans le rock ou le rap.
Cinéma - Série
- Médias, la fabrique de la soumission (2024) : Un petit docu de Blast qui aurait bien sa place sur une version TNT du MediaTV…On y parle de ce qui a transformé nos médias en organes de propagandes ou nous poussent à la fainéantise intellectuelle. Parfois un peu trop calqué sur des pensées alternatives / de gauche, le propos est intéressant parce que justement il pousse à se poser des questions sur notre comportement face aux écrans et à la presse.
- Trap de Night Shyamala (2024) : Un tueur en série est encerclé dans une salle de concert. Est-ce ce père de famille bon teint qui accompagne sa fille ? Shyamalan reste sur un terrain plutôt classique pour offrir cet écrin à sa fille, chanteuse RNB et co-star du film. Reste quelques trouvailles de mise en scène pour un film pas si horror-teen-movie de l’été. OUBLIABLE.
- HPI (2021-2025) : Je ne me suis pas regardé tout mais juste l’évolution depuis la saison 1 sur cette série policière faite avec humour et dérision… et donc hautement improbable. Recette finalement classique de prendre une héroïne truculente (Audrey Fleurot en roue libre) avec en fil rouge sa situation personnelle, un triangle amoureux, des seconds rôles un peu étoffés (même si parfois avec des acteurs transparents…), de la couleur partout à l’écran et des enquêtes capillotractées. Ca se regarde bien, sans se poser des questions, justement et on en vient à plus s’intéresser aux punchlines et à l’équivalent d’un «bon dieu mais c’est bien sûr..» (ref moisie). Ca s’essouffle après deux saisons, quand même. Dans la MOYENNE.
- Bullet Train de David Leith (2022) : Du pur film d’action avec hémoglobine et humour mais quia la particularité de se passer dans le plus beau train du monde, le Shinkansen. Ca auraitpupasser aux oubliettes s’il n’y avait pas une raison à tout ça dans un scénario aussi foutraque que le film peut l’être parfois. Et au milieu de tout ça, Brad Pitt n’est pas si charismatique. MAITRISE.
- Beetlejuice, Beetlejuice de Tim Burton (2024) : La chronique complète est là. RÉJOUISSANT.
- Don’t worry, He won’t get far on foot de Gus Van Sant (2018) : Un film passé un peu inaperçu, peut-être par son titre…Mais porté par un toujours excellent Joaquin Phoenix. C’est le biopic du dessinateur John Callahan, qui n’est pas très connu en France et qui a la particularité d’être tétraplégique, alcoolique, mais qui se soigne… Je m’attendais à plus sur son dessin mais c’est centré sur la rédemption et son combat contre son alcoolisme. Phoenix porte beaucoup le film même s’il bénéficie d’un très bon casting (Jack Black, Rooney Mara…). Un tout petit budget, d’ailleurs. CURIOSITE.
- Emilia Perez : La chronique est là. ATYPIQUE.
- Brocéliande (2024) : C’est la série de la rentrée de TF1. Autant dire que c’est parfois du grand n’importe quoi niveau cohérence, mais au moins on évite la profusion d’effets mal maîtrisés et le coté fantastique pour un thriller assez banal. Le jeu des acteurs/trices va du mauvais au moyen. 3 épisodes auraient suffi mais ils en ont fait des longueurs. BANAL.
Lectures
- The Ambassadors de Mark Millar etc (2024) : Le scénariste Mark Millar essaie de renouveler le genre des super-héros avec cette série atypique : Une chercheuse sud-coréenne décide de mettre à disposition d’individus méritants l’accès à des super-pouvoirs. Ils deviennent «ambassadeurs» du monde avec un représentant par pays…Et ici, un dessinateur par chapitre. Cela reste assez homogène et l’idée de départ est bonne. Le premier album compile une histoire complète avec un méchant intéressant…Certains y verront du gauchisme, ha ha. Je signe pour un prochain opus en tout cas. A SUIVRE
- Bourbon Street de Charlot et Chabert (2018) : De vieux jazzmen décident de reformer leur groupe et partent à la recherche d’un ancien membre. Ici c’est une intégrale de 4 albums. Un dessin fin et coloré, un univers qui tient la route, un scénario avec des surprises et flashbacks. Une franche réussite pour cette belle histoire qui tirera sourires et larmes. Il ne manque qu’un accompagnement musical…de Satchmo. A LIRE
- La Revue dessinée - Eté 2024 : Ca faisait un moment que je n’avais pas lu un numéro. Ici c’est autour du thème de la chaleur et du réchauffement avec des dossiers très complets sur le réchauffement urbain ou les conditions de travail. Je trouve toutefois que le dessin n’est pas toujours au niveau avec plus de l’illustration que de la BD. Mais le contenu reste toujours aussi pertinent avec la partie rédactionnelle qui accompagne la BD. INCONTOURNABLE.
- Texas Exil de Daeninckx et Mako (2020) : Il fallait oser mélanger commune de Paris et Western et pourtant cette BD s’inspire de faits réels. Daenincks a bien ficelé son scénario avec flashback et moments historiques. Je suis moins fan du dessin mais je me suis laissé emporter par l’histoire, la grande.
- Le Champ des possibles de Bernabé et Cazot (2024) : Un duo féminin aux commandes de cette BD très colorée. Une histoire de trio amoureux qui pourrait être classique s’il n’y avait une sorte de méta-vers au centre. Même si on se doute du dénouement de cette romance, la tension reste présente et interroge également sur la place des réseaux sociaux, des univers virtuels dans notre société présente et à venir. INTÉRESSANT
- Les Piliers de la Terre de Follett, Alcante et Dupré (2023) : Première adaptation du best-seller, le dessin est fin et classique pour cette fresque historique autour des bâtisseurs de cathédrales en Angleterre. Forcément, on est frustré de s’arrêter déjà au bout de ce premier épisode et on cherche si le découpage sera similaire aux livres. Pour l’instant, c’est surtout la mise en place des personnages et de l’univers. A SUIVRE.
- Gisèle Halimi, une jeunesse tunisienne de Masse et Dolange (2023) : Une biographie qui s’attache surtout à l’enfance de l’avocate féministe. Le dessin est agréable et coloré, doux pour contraster avec l’histoire complexe de cette période coloniale. On y comprend en filigrane le «diviser pour mieux régner» des colons français et la précocité de Gisèle Halimi force le respect. INSTRUCTIF.
- Le Pavillon des hommes de Fumi Yoshinoga (2004-2020) : Une (trop) longue série de Shojo/Josei Manga (manga pour femme) en 19 épisodes qui peuvent presque être pris séparément. Nous voilà dans l’ère du shogunat d’Edo pour une uchronie. Une mystérieuse maladie décime les hommes de plus de 35 ans. Les responsabilités du pays tombent alors dans les mains des femmes. Avec 1 homme pour 5 femmes, l’avenir du pays est aussi en jeu. Chaque volume s’occupe d’une Shogun et des jeux d’alliance au sein du pavillon qui garde les plus «beaux spécimens mâles» en essayant de garder un parallèle avec la réalité historique. Beaucoup de texte, un peu répétitif mais on se laisse prendre au jeu avec une réflexion sur l’utilitarisme de la femme dans ce contexte, le patriarcat face au matriarcat et la conservation du pouvoir. RICHE.
- The Fixer de Joe Sacco (2003) : L’histoire d’un «fixer» durant le conflit en Bosnie dans les années 90 vu par Joe Sacco. A travers cet homme mystérieux, on voit toute la complexité du conflit, les passes-droit donnés à certains parce qu’il faut soutenir l’effort de guerre. Tout parallèle avec l’Ukraine aujourd’hui serait purement fortuit. Passionnant à la fois géopolitiquement et quand on veut comprendre le journalisme de guerre. DOCUMENTAIRE
- Dolorès de Bruno Loth (2023) : Une grand-mère vivant en EHPAD se met soudainement à parler espagnol et à retomber en enfance. Et c’est tout le drame des républicains ayant fuit l’Espagne qui remonte à la surface pour ses enfants et petits enfants. Agréable à lire, parfois déchirant, on reste quand même sur sa faim concernant l’explication du passage entre l’enfance et l’âge adulte de cette grand-mère…Peut-être parce qu’elle a perdu la mémoire? MOYEN.
- L’archipel de Sacha Goerg (2024) : Une romance sur fond de SF, d’IA et de multivers qui ne va pas assez au fond des choses. Reste pourtant un joli dessin qui fait une économie de traits mais parfaitement mis en couleur. L’univers pré-apocalyptique nous rappelle finalement assez le notre mais à force de vouloir tout traiter en même temps, on se perd un peu. INEGAL
- Elle s’appelait Sarah de DeRosnay et Bresson (2024) : Adaptation graphique d’un roman de Tatiana De Rosnay, c’est l’histoire d’une recherche sur la mémoire autour de la Rafle du Veld’hiv. La mise en place est originale et insiste sur ce tabou français de la participation de la police. Peut-être un peu long mais joliment mis en image par un dessin qui met volontairement dans l’ombre les tortionnaires, délateurs, et autres participants à cette monstruosité. UTILE.
- Scène de Crime de Brubaker, Philips et Lark (2024) : Un thriller graphique au dessin très ComicBook réaliste. L’histoire est bien amené avec quelques scènes d’actions et du rebondissement. Le personnage du privé hanté par son passé reste un classique du genre et si on y rajoute de la drogue, du sexe et un hommage à WeeGee, ça peut faire le job. J’aurai juste aimé plus de noirceur dans un dessin parfois un peu trop … réaliste. BON THRILLER.
- A l’Arrêt de Ndiaye et Debomy (2023) : Itinéraire d’une travailleuse sociale et culturelle en maison d’Arrêt. Voilà évidemment de quoi démystifier l’environnement carcérale et faire poser les bonnes questions aux lecteurs… qui le voudront bien. Bien écrit et dessiné, voilà un bon album de BD biographique et journalistique. UTILE.
- Harry Dickson, la Bande de l’araignée … de Ray, Vanderhaegue et Zanon (1986) : les premières adaptations BD d’Harry Dickson sont datées et rappellent Blake et Mortimer. La trame scénaristique de ce «Sherlock Holmes US» reste là mais les bulles de 10 lignes et l’aspect verbeux en ligne claire classique peuvent rebuter le lecteur d’aujourd’hui. Reste la place dans l’histoire et le fait qu’il y a maintenant une nouvelle série au graphisme plus à la page.
- Les Illuminés de Dytar et Bollée : Une BD autour de Rimbaud, Verlaine, Nouveau et Cézanne. Elle a la particularité d’être coupée en deux, voire trois, horizontalement ce qui permet de suivre ces moments de vie parallèlement. Le dessin, classique et bichrome, est agréable pour rendre cette ambiance de biographie. Rien d’extraordinaire pourtant mais c’est un bon rappel de ces liens entre artistes peintres, poètes et écrivains. DANS LE RANG.
- No Future de Corbeyran (2024) : J’ai hésité à en parler car il s’agit d’une BD ouvertement anti-wokiste, tendance extreme droite réactionnaire. Le principe est de présenter un univers de science-fiction dystopique où tout est dirigé par des femmes LGBT vegan, etc… J’ai essayé le troisième degré mais même là, c’est très con et caricatural au possible. Reste le dessin qui nous ramène aux bonnes heures de la BD SF des années 90 avec de jolies planches. A FUIR.
- Les Contes de Brocéliande (2004) : Des albums réunissant des petites histoires sous forme de conte avec plus ou moins les mêmes dessinateurs et scénaristes. Agréable à lire mais pas forcément pour les enfants, avec une nudité un peu forcée sur les femmes. Comme tout recueil, c’est inégal mais intéressant. Et puis il n’y a pas Nolwen Leroy dedans… INSPIRANT.
Musiques et Son
- Pixies - The Night the zombies came (2024) : Encore un nouveau Pixies et cette fois ça passe à la radio française en plus (oui bon, une ou deux pas plus). Nouvelle chanteuse pour ce nouvel album, la 3ème dans l’histoire du groupe, et toujours Black Francis aux commandes. Du punk rock comme aux débuts, des titres courts et punchy, quelques ballades, une reprise de «Que Sera Que Sera» plus planante. NOSTALGIQUE.
- The Offspring - Supercharged (2024) : Là aussi, après l’album de 2021, c’est un retour qui se confirme pour ce groupe de Power Pop ricaine. Ils se contentent de faire ce qu’ils savent faire c’est à dire un power pop-rock survitaminé à base de gros rythme, de power chords et de riffs vengeurs et de Oh-oh fédérateurs. Bref, les amateurs adoreront, les détracteurs continueront de se moquer de ces éternels ados. C’est frais et terriblement efficace pour l’été ce «Make it all right» en single. C’est plus classique chez eux pour «Light it up» ou «Come to Brazil», … SANS SURPRISE.
- Pearl Jam - Dark Matter (2024) : Et dans la série des groupes mythiques qu’on avait un peu trop perdu de vu, voilà le groupe d’Eddie Vedder qui n’a pas trop perdu de sa superbe. Là aussi, ça envoie toujours du gros rock avec un nouveau jeune producteur qui a aussi les Stones, Ozzy dans son carnet d’adresses. Du bon boulot qui me donne envie de remettre Ten entre les oreilles. Évidement, je suis moins fan des ballades de l’album… plutôt banales. BONNE SURPRISE.
- Fontaines DC - Romance (2024) : Si les précédents albums montraient de belles choses dans cette pop supposée post punk (!?…ok au tout début alors), je me suis endormi autant à l’écoute de cet album que dans un album de Coldplay. Certains trouveront que c’est un compliment d’ailleurs. J’ai mis le moins pire de l’album en lien. Mais plus qu’un manque d’écriture, c’est la production qui affadit le truc pour justement le rendre tout public. PETARD MOUILLE.
- Indochine - Babel Babel (2024) : J’ai découvert le nouvel album dans le live qu’ils ont donné sur TMC. Une orientation plus clubbing, quelques restes vaguement rock pour une pop efficace. On pourra faire les mêmes critiques sur la simplicité mélodique que sur l’ensemble de la carrière mais respect pour la durée de ce groupe. Les fans ont évolué avec eux avec plusieurs vagues et y trouveront leur compte. POUR LES FANS.
- Ghost - Rite Here, Rite now (2024) : Le second live du groupe à succès est dans un format original sous forme de film avec des séquences animées. En audio, il en reste un inédit en plus, plutôt pop et adictif. Après, on adhère ou pas à ce concept pseudo Metal très commercial. On retrouve les hits, évidemment, depuis 15 ans environ. EFFICACE.
Jeux vidéo
- Asphalt 9 Legends -> Unite version Switch (2018-2024) : Retour sur ce free to play en version switch. Difficile de dépasser le premier chapitre sans bourse délier mais il y a le multijoueur et les courses annexes pour ça. C’est toujours aussi pompé sur la série Burnout avec des effets spéciaux grandiloquents et improbable. De l’arcade et pas une once de réalisme mais parfois ça va un peu trop lentement quand même, alors que la même voiture fonce tambour battant sur un autre circuit. Le truc c’est être patient et de faire toutes les épreuves parallèles quotidiennes ainsi que débloquer les circuits en courses libres. Mais le passage à la version Unite est un peu foireux pour l’instant avec lags, bugs d’affichage, flou. 40% du jeu en 2 mois quand même. DISTRAYANT.
- Kirby star stacker version SNES (1997) : Un puzzle game hyper vitaminé qui n’était sorti qu’au Japon et disponible via l’émulateur virtuel de la Switch. Un concept toujours simple mais il faut mobiliser vraiment son cerveau pour anticiper. Pour les menus en japonais, on arrive à s’en démerder. Et alors à 2, ça devient de la folie pour ceux qui ont deux manettes. Il était aussi sur la / le gameboy mais c’était moins zouli. Parce que Kirby, c’est trop MIMI.
- Amazing Hebereke version SNES (1994) : Encore un jeu qui n’a connu une carrière que sur la super famicom / SNES au Japon. C’est un jeu de combat jusqu’à 4 joueurs et ça devient vite aussi bordélique qu’un Bomberman. C’est Sunsoft qui est derrière ce truc tout mimi et coloré. C’est un peu foutraque et en plus ils ont aussi fait un jeu de courses avec les même personnages… DELIRANT.
- TwinBee version SNES (1985) : C’est l’adaptation d’un shoot’em up vertical de Konami sur la petite NES et c’est tout mignon mais pas forcément original en dehors de cela. Enfin c’est aussi le problème du vieillissement de ce genre éculé. Reste donc un jeu typiquement japonais dans le design et qui n’a pas eu la chance de traverser les mers jusqu’à nous… jusqu’à ce que la virtual console de la Switch s’y intéresse ainsi que d’autres compilation de l’éditeur. RAFRAICHISSANT.
- Pinball NES (1984) : Simplement appelé Pinball malgré la présence d’un plombier moustachu sur la jacquette, c’était un flipper sur cette petite 8 bits. Plutôt sympa avec deux tables superposées et des trouvailles issues du monde de Nintendo, du casino, etc. Evidemment pour le graphisme et le son, c’est limité et la physique est basique mais on s’amusait bien. Pas facile de viser les sorties des tables puisque ça reprenait un peu d’éléments de casse-briques. Nintendo aura l’occasion de coller Mario à la tâche sur d’autres machines. PIONNIER.
- Amazing Katamari Damacy Android (2017) : Etant fan de cette licence délirante, je n’avais pourtant jamais joué à la version Android…et je comprends pourquoi. C’est trop limité et ça se limite à diriger de droite à gauche ou sauter en fonction de la vitesse comme beaucoup de jeux mobile. Pas de stratégie, d’objets rares à dénicher etc…Bref, tout ce qui fait le sel de cette série de jeux a disparu. DOMMAGE.