BD - Les carnets de l'apothicaire de Natsu Hyūga, Itsuki Nanao et Nekokurage (2017-2025)

On peut parfois être trompé par des couvertures. C’est le cas ici pour une série de manga à l’allure de Shojo, mais au contenu Seinen.

Pour rappelle, le Shojo, c’est le manga ciblant le public féminin ados ou jeunes adultes quand le Seinen se veut le genre (plus ou moins) jeunes adultes masculins. Ici les couvertures sont très romantiques, dans un style très shojo mais à l’intérieur c’est un peu différent car l’histoire réserve des surprises. A l’origine, il s’agissait de Light novels de Natsu Hyūga, genre de romans ou nouvelles pour adolescent(e)s. Après 6 ans, les histoires ont été adaptées en manga ()puis en animés) avec le renfort d’une scénariste Itsuki Nanao et de la dessinatrice Nekokurage. Le contexte est pseudo historique puisque nous sommes dans le harem de la cour impériale chinoise. Une jeune fille, Mao Mao, a été enlevée de la cité des plaisirs pour devenir servante dans cette cité interdite. Ses ravisseurs lui font ainsi rembourser une dette dont elle n’a pas vraiment idée. Mais elle est la fille d’un apothicaire qui officiait dans la cité des plaisirs. Ses talents dans ce domaine vont être particulièrement utiles dans ce contexte. C’est ce que repère très vite Jinshi, l’eunuque responsable de ce lieu.

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Intrigues de palais, jalousies, mystères, enquêtes, voilà le vrai contexte des aventures de Mao Mao. Mais il y a aussi une relation complexe avec Jinshi, cet homme à la beauté androgyne assez typique aussi du genre Shojo (et pas Yaoi…). Les femmes sont courtisanes ou servantes et sont enfermées là pour … procréer. On a bien vent des pratiques pédophiles du précédent empereur mais on s’arrête là pour le coté glauque (encore que…). Pas de scènes de sexe ou même dénudées, même quand on fait des incursions dans la cité des plaisirs. Les femmes sont belles, l’héroïne s’enlaidissant(?!) pour ne pas attirer les pervers. Et les volumes réunissent plusieurs histoires qui s’entremêlent avec souvent une enquête autour d’un poison, d’un remède, etc. Il apparaît très vite que le fil rouge restera la relation entre Mao-Mao et Jinshi, entre amour, haine et intérêts personnels. La petite Mao Mao s’avère moins puérile qu’il n’y paraît et inversement pour Jinshi.

Le dessin de Nekokurage est magnifique, précis et détaillé, à l’image des couvertures. Il y a évidemment des parties plus caricaturales lorsque les personnages sont en colères ou font de l’humour. Et les volumes s’enchaînent ainsi très vite, le récit de l’enfance de Mao Mao s’étoffant, tout autant que le mystère autour de Jinshi. On en apprend aussi un peu plus sur le père de Mao Mao et la cruauté de la vie dans ce palais. Si l’histoire se passe plus ou moins pendant la dynastie Tang, c’est du pseudo-historique pour donner du style et une assise au récit. On n’est parfois pas très loin des enquêtes du Détective Dee, les combats en moins.

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Avec un tel concept, la série peut durer longtemps puisque l’autrice peut jouer à la fois sur l’intrigue romantique, sur les mystères autour des origines des personnages (qui est la mère de Mao Mao?) et rajouter encore et encore des enquêtes et intrigues de cour. La série se poursuit ainsi sur trois plans avec les romans d’un coté, le manga et l’animé qui va avec. Car évidemment chacun est disponible en français et j’ai choisi de parler de la version manga. Ce mélange des genres est très réussi et a l’avantage de pouvoir se lire ou relire plus ou moins dans l’ordre. Nous en sommes à 15 tomes déjà pour le manga quand il n’y en a que 16 pour les romans. Mais pour compliquer le tout, il y a aussi une autre série baptisée “Enquêtes à la cour” avec uniquement l’autrice des romans comme scénariste et une autre dessinatrice, tout ça chez un autre éditeur. On a déjà deux saisons pour l’animé qui ne suit pas forcément les romans ou mangas. Bref, on a l’embarras du choix mais l’univers autour de notre héroïne s’enrichit d’autant (et l’autrice aussi, ha ha).


Ecrit le : 13/10/2025
Categorie : bd
Tags : Manga,Japon,2020s,histoire,romance

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