Veganisme - Automobile et exploitation animale
L’utilisation de produits animaux est souvent méconnue, sinon oubliée dans la construction des voitures. Une révolution est encore à faire.
Quand on parle de produits animaux dans les voitures, on pense d’abord au cuir. Mais ce n’est pas la seule matière utilisée. Je me souviens que des résidus de poisson entraient dans la composition de pièces d’habitacle il y a déjà 20 ans. Le prétexte à cela était de rendre le véhicule suffisamment recyclable par rapport aux normes en vigueur (hors batterie pour l’instant). Aujourd’hui, on sait fabriquer des plastiques avec des matières organiques et pas seulement des dérivés du pétrole. Mais attention à ne pas tomber dans l’excès inverse conduisant à une surexploitation du vivant. Pour les peintures, on trouve aussi des résidus de coquillages, dont la provenance reste encore trouble. Lors du grand Tsunami ayant frappé l’Asie du sud-est il y a quelques années, les usines de peinture avaient été gravement touchées et ne pouvaient fournir les constructeurs automobile. Mais il y a aussi de l’exploitation animale dans les tissus à base de laine. L’industrie de la laine n’est pas aussi vertueuse qu’on pourrait le penser en voyant les jolies images de moutons dans leur prairie.
En effet, la course à la productivité aboutit souvent à des pratiques d’agriculture intensité, à des violences sur les animaux pour les faire passer dans les couloirs et stalles jusqu’au tondeur, mais aussi des violences des tondeurs avec de possibles fractures, des entailles et conduisant parfois à la mort de l’animal. Les pratiques des élevages néo-zélandais ont déjà été montrée du doigt pour la fabrication de pulls de grandes marques mais c’est oublié que la concurrence pour avoir les prix les plus bas pour les tissus de sellerie amène aussi à être moins regardant sur ces pratiques. Heureusement, de nouveaux tissus sans laine existent aussi. Les matières de type polyester et autres dérivés du pétrole posent d’autres problèmes environnementaux, sans même parler de la filière de recyclage. Le problème est qu’à l’achat d’un véhicule, on n’a pas vraiment de choix, en dehors de la couleur. Ou alors, on nous oriente vers la sellerie cuir !
Le cuir n’est pas présent que sur des sièges. Il est souvent présent sur le volant et sur le soufflet de levier de vitesse, heureusement en voie de disparition. J’ai été surpris de constater que de plus en plus de constructeurs mettent du cuir sur le volant, même sur des citadines, à partir du deuxième niveau de finition. On peut alors féliciter la décision de Renault de ne plus mettre de cuir dans ses véhicules, même haut de gamme. Il faut dire que les constructeurs testent de nouveaux matériaux dans leurs concept-car depuis quelques années, avec plus ou moins de réussite. Il faut penser au touché, à la résistance dans le temps, notamment aux rayures, à la transpiration, aux UV…Mais le cuir, comme le rappelle l’article de PETA, c’est un matériau très polluant à la fabrication pour tous les produits de traitement. Ils se retrouvent ensuite dans l’eau dans les pays les plus laxistes en matière d’environnement, mais aussi menacent la santé des travailleurs.
Mais avant cela, il y a le sort des animaux. Ils vont non seulement être tués pour garnir votre habitacle (de 3 à 15), mais le chemin jusqu’à l’abattoir est jalonné de violence. PETA a aussi mis en ligne une pétition sur ce sujet. Des veaux ou des vaches sont pour la plupart les victimes de cette industrie. Mais parfois, sur les modèles de grand luxe, on retrouve des cuirs plus exotiques qui ne sont pas plus vertueux avec les animaux. La filière du luxe a déjà été épinglée pour les peaux de crocodile, de serpents, etc … voir les articles militants mensuels. Là encore, le client est souvent mis devant le fait accompli et rares sont les constructeurs proposant des options veganes pour leurs intérieurs. Il y avait eu quelques tentatives en provenance des USA sous la pression de PETA et autres associations. Il y a aujourd’hui un mouvement inverse sans doute pour deux raisons : Peu de personnes demandaient cette option et le coût devait être prohibitif par rapport au cuir. D’autant que la qualité des cuirs est aussi en baisse car il faut faire toujours plus de volume, toujours moins cher. Les alternatives sont aussi souvent polluantes car à base de pétrole pour un “rendu similaire”.
Comment changer tout cela ? Exprimer des remontrances à l’achat, c’est souvent filtré par le vendeur, même s’il rate une vente à cause de cela mais il faut l’exprimer quand même. Le lobbying des différentes associations avec les campagnes de mailing peut aussi jouer son rôle. Mais c’est du coté des fournisseurs de pièces automobiles, selliers et équipementiers qu’il faut se tourner pour qu’ils puissent proposer eux-même des matériaux respectueux des animaux ET de l’environnement. Ils ne seront pas les derniers pour profiter de cela pour un bon greenwashing…