Littérature - Les Heures Fragiles de Virginie Grimaldi (2025)

J’ai pioché un peu au hasard ce livre d’une des écrivaines les plues lues en ce moment, sans être convaincu par le pitch. On me la vendait comme une autrice “feelgood” mais le sujet n’en avait pas l’air.’

Un couple à la dérive, une séparation, une adolescence qui vit son premier chagrin d’amour, … Rien de très réjouissant, en effet. Et puis on parle rapidement d’un point commun entre mère et fille, une sorte de secret de famille. La Famille, un thème au cœur des romans de Grimaldi, apparemment. Mais là voilà qui aborde (je peux le dévoiler…) le problème de la santé mentale. Sujet délicat, sujet plus répandu qu’on ne le pense, surtout depuis la crise “Covid” où l’on ose enfin parler de nos failles, nos faiblesses dans ce domaine.

J’avais lu aussi les critiques assassines du “Masque et la plume”, cette petite intelligentsia de ratés culturels qui se rendent intéressants chaque semaine sur France Inter. Ils m’avaient rendu l’autrice plus sympathique encore…et je notais qu’ils ne lui trouvaient aucun style. Si le style est de trouver des formules alambiquées pour dire peu de chose, alors oui, elle n’en a pas. Mais justement, son style, enfin dans ce qu’il m’apparaît dans ce dernier ouvrage, est de trouver les bons mots, de nous toucher de manière simple et authentique. Son style, c’est aussi de gérer le rythme pour ce roman pas trop long mais riche de son histoire. Une histoire qui pourrait être banale en apparence mais qu’elle parvient justement à rendre passionnante. L’astuce tient simplement dans l’alternance des points de vue entre mère et fille, l’alternance des souvenirs et du présent.

Alors oui, elle utilise une petite dose de pathos, quelques bon sentiments et des drames de la vie comme les divorces, les séparations, les humiliations des hommes envers les femmes, les petits mots qu’on ne supporte plus alors qu’on ne les remarquaient pas durant des années…Forcément, il y a quelque chose de générationnel, doublement avec la mère et la fille, et c’est bien fichu. Un peu facile disent les plus critiques ? Et alors… faites le pour voir ! Je me suis laissé embarqué sur un type de roman que je n’aurai pas choisi dans une boutique pour moi même. A un moment, ça me parle du fait de mon age, même si je n’ai pas grand chose à voir avec ces personnages. Parce qu’en se concentrant sur peu de personnages, Virginie Grimaldi étoffe son sujet, tisse sa toile pour gentiment capturer son lecteur. Les chapitres sont courts, intenses, avec quelques cliffhangers.

Pour le “feelgood” ou la positivité, il faut la chercher évidemment dans la conclusion et dans le parcours personnel de nos héroïnes. Cela nous tient en haleine et surtout nous interroge un peu nous même sur ces petites failles qui nous construisent ou nous détruisent selon les moments de la vie, et nos capacités à ces instants. Avec un peu d’empathie, cela ouvre aussi les yeux sur notre entourage et ce que l’on peut leur faire subir. Alors maintenant, j’ai effectivement envie d’en lire un peu plus de la part de cette autrice, car j’ai peut-être raté des trucs.


Ecrit le : 21/07/2025
Categorie : litterature
Tags : roman,2020s,france,santémentale

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