Musique - Mark Knopfler - One Deep River (2024)
J’avais laissé le leader de Dire Straits avec les Notting Hillbillies, soit il y a 35 ans. Cela fait donc 10 albums solo que je n’ai pas écouté le virtuose de la strat!
Et effectivement, j’ai le sentiment d’avoir raté beaucoup de choses. Sans doute aussi parce que la fin de Dire Straits ne m’avait pas plu, que j’étais passé à d’autres choses, d’autres styles de guitaristes. Pourtant le style de Knopfler, c’est un son incroyable, l’impression que c’est facile avec sa décontraction, son touché tout en finesse. Pas d’esbroufe mais un sens mélodique rare qui va puiser des inspirations dans la country et le blues depuis ses débuts. Et il faut croire que j’avais besoin de retrouver “l’homme tranquille du rock”. L’image de l’album apporte elle-même ce sentiment par son harmonie et sa symétrie.

Aux commandes du disque, on retrouve Mark Knopfler et son compère de Dire Straits, Guy Fletcher. Parmi les musiciens, on retrouve des américains comme Richard Bennett et Greg Leisz, quand le reste du staff reste anglais. Car il va sans dire que la connotation de l’album reste encore très country et blues-rock. Et dès l’intro de “Two Pairs of hands” on reconnaît le son Knopfler avec une pointe de JJ Cale, une de ses idoles. La voix de Knopfler, un peu plus grave, reste toujours dans cette douceur un peu voilée. On voyage dans cette ambiance de bar country avec “Ahead of the game”. On a l’impression d’avoir toujours entendu ces petites chroniques de la vie. On est dans l’Utah avec “Smart Money”. “Scavengers Yard” est plus rythmé et on se voit bien danser et taper le sol avec des santiags. Les envolées lyriques de la guitare en fond rappellent là aussi les bases country.
“Black Tie Jobs” a un coté plus nostalgique avec à peine plus que quelques arpèges de guitare et toujours ce touché incroyable qui ajoute à l’émotion de la voix. On a des chœurs féminins sur “Tunnel 13” mais cela s’éteint dans une jolie balade classique avec de beaux soli de guitare. Je ne sais pas qui est cette “Janine”, mais elle a bien de la chance d’avoir une chanson à son nom. Les fonds de slide guitars nous gardent dans cette ambiance dans “Watch me gone”. Je pourrais être sur une highway du sud des USA, à cruiser dans mon pick-up. “Sweeter than the rain” exprime bien le sentiment que l’on peut avoir à l’écoute de cet album. Une douceur, un côté folk parfois qui pourrait être la rencontre de Dylan, Cale et …Chet Atkins. J’aime beaucoup “Before my train comes” sans que je sache pourquoi. Des choeurs, de la slide guitare, un refrain efficace et pourtant tout simple. Juste l’envie de chanter et de se laisser bercer par les notes. J’apprécie pourtant aussi cette “This one’s not going to end well” pour ce qu’elle exprime… Chanson politique ? Sur quel pays ? Mais il valait mieux terminer sur ce son typique US de “One Deep River”, chanson qui donne son nom à l’album. Du pur story telling qu’on pourrait écouter en boucle, juste soulignée par quelques voix féminines.
Je ne regrette pas d’avoir remis une pièce dans le jukebox Mark Knopfler. Cette douceur et cet aspect hors du temps me convient bien à cet instant. C’est homogène et ce n’est pas un album à hits comme à l’époque de Dire Straits. Juste un moment à passer à écouter des histoires, à partir ailleurs. Un peu comme ce que j’aimais chez Tom Petty, la comparaison s’arrêtant là. Je n’aidoncplus qu’à remonter le fil du temps…et voir si on CD des Notting Hillbillies n’est pas trop usé.
